Originaire de Yuendumu dans le désert central australien, Helen Reed Napangardi évoque avec cette œuvre le Rêve de Mina Mina qui appartient aux femmes Napangardi et Napanangka, deux clans féminins du groupe des Warlpiri.
Cet épisode se produisit au « Temps du Rêve » - temps mythique de la création du monde pour les Aborigènes - dans la région sacrée de Mina Mina, à l’ouest de Yuendumu. Alors qu’un groupe de femmes Ancêtres de tous âges ramassait de la nourriture et collectait de la ngalyipi (ou vigne-serpent, sorte de liane qu’on utilise comme une cordelette pour accrocher des sacs sur ses épaules ou même comme remède contre les maux de tête) tout en célébrant des cérémonies, des bâtons à fouir (karla-ngu) sortirent du sol. Elles s’en saisirent puis continuèrent leurs pérégrinations en dansant et en créant des sites sacrés - rochers, points d’eau, etc. - tout au long de leur voyage mythique qui les emmena très loin des limites de leur territoire clanique, jusque dans le Queensland.
Les symboles peints sur la toile font référence aux différents épisodes de l’histoire. Ainsi, les lignes sinueuses qui entourent les formes oblongues sur le tableau représentent la ngalyipi, tandis que les cercles concentriques symbolisent les truffes du désert.
Comme la plupart des artistes du Désert Central, Helen Reed a recourt à la technique du "dot painting" (ou « pointillisme ») propres aux toiles « satellitaires » du désert. À l’origine, ces pointillés servaient à souligner les contours des objets et des lieux représentés. Sur toile, leur usage a vite été systématisé au point de devenir la « marque de fabrique » de la peinture aborigène contemporaine. Dans le même temps, chaque artiste propose sa version du pointillisme, et la maîtrise de cet art est devenue aussi l’un des critères d’appréciation des œuvres.
Vous pouvez voir cette peinture pointilliste ainsi que d'autres oeuvres aborigènes dans la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob, Paris. Prendre un rendez-vous.
Qantas a fait décorer un nouvel avion de sa flotte en s'inspirant des motifs et de l'oeuvre d' Emily Kame KNGWARREYE.
Emily Kame (communauté d'Utopia) fut la première artiste femme aborigène a être reconnue sur la scène internationale. L'Australie rendit un hommage posthume à cette grande dame du désert en la choisissant pour représenter l’Australie à la Biennale de Venise en 1997.
Depuis lors sa cote n'a cessé d’augmenter et ses oeuvres atteignent régulièrement des records dans les ventes aux enchères.
Shanna Williams évoque avec cette toile le Rêve de l’Eau. La légende dit qu’au Temps du Rêve, un Ancêtre parti du nord-ouest de Yuendumu alla à Mikanji et déclencha une énorme tempête. Deux vieilles femmes aveugles levèrent leurs yeux vers le ciel et se mirent à pleurer, créant ainsi la pluie. Pour les Aborigènes, leurs esprits sont encore présents sur ce lieu sous la forme de deux arbres (gommiers rouges) que l’on peut voir près des marais.
L’artiste a choisi de représenter cette légende en peignant simplement des marécages vus du ciel qui sont la conséquence des pluies.
Situées à 80 km au nord de l'Australie, en face de la Terre d'Arnhem occidentale (Parc national de Kakadu), les îles de Bathurst et de Melville sont longtemps restées à l'écart de la vie continentale proprement dite : les premières tentatives d'installation de colons datent des années 1820 et, sans succès, ne reprirent qu'au début de XXe siècle (en 1900, sur Melville ; en 1911 sur Bathurst). Protégée par des courants marins dangereux, la culture des Tiwis, les Aborigènes vivant sur ces deux îles, se distingue de la civilisation aborigène du reste de l'Australie.
Traditionnellement, les Aborigènes Tiwi sculptaient le bois pour réaliser des totems et peignaient sur écorce, se servant de pigments naturels. Mais beaucoup ont choisi de recourir au support de la toile afin de reproduire les motifs géométriques tribaux propres à leur île.
Dans cette œuvre, Nina PURUNTATAMERI s'inspire des peintures dont les initié(e)s de son groupe familial se couvrent le corps pour célébrer un rite de fertilité : le “Kulama". La toile donne d’ailleurs donne une vision satellitaire du lieu de célébration. Celui-ci ne peut débuter que lorsque la dernière pleine lune de la mousson est entourée d'un halo jaune.
Une oeuvre d'Emily Kame Kngwarreye s'est vendue le 17 novembre 2017 pour un montant record de $2.1 million. Cette vente confirme le statut d'Emily Kame Kngwarreye d'artiste la plus cotée chez les femme peintres aborigènes.
Selon le Rêve de la Prune Sauvage, de Grands Ancêtres sortis du magma originel créèrent, sur le territoire du peuple d'Elizabeth, un point d’eau appelé Arlperre, qui existe encore de nos jours. C’est dans ses alentours que poussèrent les premiers pruniers du désert dont les Aborigènes récoltent toujours les fruits.
Les femmes aborigènes détentrices de ce Rêve de fertilité le célébraient par le biais de cérémonies en enduisant leurs peaux de graisse d’émeu. Leurs corps étaient ensuite peints par leurs pairs qui employaient des pigments naturels dont les couleurs reprenaient celles des prunes en fonction de leur stade de maturité.
Originaire de Yuendumu dans le Désert Central, Sarah Leo évoque ici le Rêve (Jukurrpa) de l’Eau (Ngapa) lié au site sacré de Puyurru, situé à l’ouest de sa communauté.
Les « Rêves » sont des légendes transmises oralement par les Aborigènes de génération en génération. Dans une culture où la vraie richesse se trouve non pas dans la possession matérielle mais dans le savoir, la connaissance de ces « Rêves » est un très long processus qui commence dès l’enfance au travers des cérémonies initiatiques. Lors de ces cérémonies, les participants revêtent leurs corps de peintures et dansent tout en chantant des épopées au son des percussions (souvent des bâtons à fouir ou des lances en ce qui concerne les habitants du désert central). Ces rêves expliquent la geste de grands ancêtres (hommes, animaux, plantes, reptiles, arbres, fruits, etc.) qui ont créé le monde au Temps du Rêve et dont les exploits ont fixé les règles de vie, la Loi.
Au fil des cérémonies, l’initié en apprend un peu plus sur le rêve qui lui est légué par son groupe familial. Ce rêve ayant une valeur sacrée, les artistes comme Sarah Leo ne nous donnent que la version inculquée aux enfants. Celle qui nous a été donnée mêle de multiples rêves - ou pistes de rêves - qui s’entrecroisent durant les périples engagés par différents ancêtres. L’histoire contée par cette toile commence avec deux hommes faiseurs de pluie de la famille Jangala qui appelèrent de leurs chants la pluie et déclenchèrent ainsi un énorme orage. Celui-ci se déplaça le long de leur territoire clanique dans un bruit tonitruant produit par les éclairs. L’histoire se complique par la suite et peut se résumer au simple fait que ce Rêve majeur explique comment les multiples marais dont dépendent la survie des peuples du désert ont été créés et surtout donne des repères spatiaux pour les trouver en fonction des dunes, des promontoires rocheux, etc.
Voir cette oeuvre sur le site de la Galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob, expert en art aborigène.
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Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
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Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène.
Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) -
Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art -
Officier honoraire de l’Ordre d’Australie
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