Originaire de Yuendumu dans le Désert Central, Natasha Oldfield NAKAMARRA évoque ici le Rêve (Jukurrpa) du Serpent (Warna) lié au site sacré de Ngama, situé au sud de sa communauté.
Ce rêve ayant une valeur sacrée, les artistes comme Natasha Oldfield ne nous donnent que la version inculquée aux enfants. Celle qui nous a été donnée mêle de multiples légendes - ou pistes de rêves - qui s’entrecroisent durant les périples engagés par différents ancêtres. L’histoire contée par cette toile a pour héro principal Yarrilpi, l’ancêtre serpent, qui voyagea à travers toute l’Australie afin de retrouver sa famille alors qu’il était handicapé. Il fut transporté tout au long de son périple par le “kurdungurlu”, celui qui a la charge de faire respecter les lois enseignées dans les rêves. A chaque fois que sa queue s’enroulait et touchait le sol, des marais apparaissaient.
Ce rêve très important explique comment les multiples marais dont dépendent la survie des peuples du désert ont été créés et surtout donne des repères spatiaux pour les trouver en fonction des dunes, des promontoires rocheux, etc.
Les lignes de pointillés en zig zag qui séparent la toile en deux représentent, vues du ciel, les traces laissées par le serpent. Les cercles concentriques dans le fonds de la toile symbolisent quant à eux des sites sacrés évoqués dans le rêve qui sont la plupart du temps des points d’eau. Les cercles plus sombres représentent probablement les réceptacles de fleurs couverts de leurs graines.
Originaire de Yuendumu dans le Désert Central, Sarah Leo évoque ici le Rêve (Jukurrpa) de l’Eau (Ngapa) lié au site sacré de Puyurru, situé à l’ouest de sa communauté.
Les « Rêves » sont des légendes transmises oralement par les Aborigènes de génération en génération. Dans une culture où la vraie richesse se trouve non pas dans la possession matérielle mais dans le savoir, la connaissance de ces « Rêves » est un très long processus qui commence dès l’enfance au travers des cérémonies initiatiques. Lors de ces cérémonies, les participants revêtent leurs corps de peintures et dansent tout en chantant des épopées au son des percussions (souvent des bâtons à fouir ou des lances en ce qui concerne les habitants du désert central). Ces rêves expliquent la geste de grands ancêtres (hommes, animaux, plantes, reptiles, arbres, fruits, etc.) qui ont créé le monde au Temps du Rêve et dont les exploits ont fixé les règles de vie, la Loi.
Au fil des cérémonies, l’initié en apprend un peu plus sur le rêve qui lui est légué par son groupe familial. Ce rêve ayant une valeur sacrée, les artistes comme Sarah Leo ne nous donnent que la version inculquée aux enfants. Celle qui nous a été donnée mêle de multiples rêves - ou pistes de rêves - qui s’entrecroisent durant les périples engagés par différents ancêtres. L’histoire contée par cette toile commence avec deux hommes faiseurs de pluie de la famille Jangala qui appelèrent de leurs chants la pluie et déclenchèrent ainsi un énorme orage. Celui-ci se déplaça le long de leur territoire clanique dans un bruit tonitruant produit par les éclairs. L’histoire se complique par la suite et peut se résumer au simple fait que ce Rêve majeur explique comment les multiples marais dont dépendent la survie des peuples du désert ont été créés et surtout donne des repères spatiaux pour les trouver en fonction des dunes, des promontoires rocheux, etc.
Voir cette oeuvre sur le site de la Galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob, expert en art aborigène.
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Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
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Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène.
Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) -
Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art -
Officier honoraire de l’Ordre d’Australie
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