Dorothy Napangardi était l'une des artistes majeures du mouvement de l'art aborigène contemporain, dont les oeuvres sont très prisées dans le monde entier autant par les collectionneurs que les conservateurs de musées.
L’artiste célèbre ici dans un style pointilliste un épisode du Temps mythique du Rêve durant lequel les Femmes Ancêtres Napanangka et Napangardi se rassemblèrent dans la région de Mina Mina. Sur un lac d’eau salée asséché elles ramassèrent des bâtons à fouir sortis de terre, puis partirent vers l’Est dans une procession mystique, chantant et dansant le long des différentes pistes de Rêves qui s’entrecroisent.
Ce sont ces pérégrinations que Dorothy évoque dans cette toile : les multiples points décrivent les marais salés asséchés environnants, mais sont aussi une mosaïque qui cartographie le mouvement des Femmes-Ancêtres.
Collections publiques où l'on peut voir les oeuvres de Dorothy Napangardi :
Art Gallery of South Australia, South Australia, Australie
Linden Museum, Stuttgart, Allemagne
Metropolitan Museum of Art, New York, USA
Musée des Confluences, Lyon, France
Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin
National 118th National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Awards, Darwin
National Gallery of Australia, Canberra, ACT, Australie
National Gallery of Victoria, Victoria, Australie
Queensland Museum, QLD, Australie
South Australian Festival Centre Foundation, Adelaide, Australie
The Australia Council Collection, Sydney, Australie
The Erskine Collection, NSW, Australie
The Homesglen Institute of TAFE Collection, Victoria, Australie
The Kaplan-Levi Collection, Seattle, USA.
The Kelton Foundation, Santa Monica, LA, USA.
The Kerry Stokes Collection, Perth, WA, Australie
The Vroom Collection, Hollande
L'œuvre de Linda Syddick, originaire du grand désert central australien, occupe une part à part dans la production artistique aborigène.
Ici, elle représente le trou d’eau sacré de Walakurritje, en Australie Occidentale, près du lac Mac Donald, sur les terres de sa famille, les Pintupi. Ce lieu est vu de haut, comme le veut la tradition de la vision satellitaire propre aux artistes du désert australien. Linda a choisi d’ajouter à cette manière traditionnelle deux personnages vus de face qui représentent l’Ancêtre Kangourou, reconnaissable à gauche à sa queue traînante et l'Ancêtre Emeu, à droite, identifiable lui aux trois doigts qui terminent ses longues pattes. La légende dit que ces deux Ancêtres, appelés les « Gardiens », vivaient à Walakurritje, et que la pluie aurait été créée suite aux pleurs de l’Ancêtre Emeu. Le fonds de couleur ocre représente le désert mais aussi la peinture dont on revêt les corps des participants aux cérémonies traditionnelles pendant lesquelles la mythologie est enseignée aux jeunes générations.
Il faut enfin signaler que, élevée dans une mission protestante, Linda ne cesse de rapprocher les héros du Temps du Rêve australien des grandes figures du christianisme : ici, ces deux Ancêtres peuvent aussi être vus comme des hypostases divines à la tête auréolée de flammes.
Cette oeuvre a été exposée au Musée d’Art Contemporain les Abattoirs de Toulouse dans le cadre de l’exposition “Temps du Rêve / Dreamtime” en 2009.
Cette oeuvre est exposée jusqu'au 31 mars 2019 à la Maison des Arts d'Antony+ d'info
Stéphane Jacob, expert en art aborigène, propose sur son site de nombreuses oeuvres aborigènes : voir ces oeuvres
C’est une bien triste nouvelle que nous avons apprise cette semaine. En effet, Kathleen Petyarre est décédée le 24 Novembre 2018 à Alice Springs à environ 80 ans.
Née entre 1931 et 1940 sur le vaste domaine désertique de sa famille, Atnangker, situé près de la communauté d’Utopia, à 270 kilomètres au nord-est d’Alice Springs, cette artiste appartenait à un groupe familial qui réunissait parmi les plus grandes artistes aborigènes du XXème siècle : Emily Kame Kngwarreye, Lilly Sandover Kngwarreye, Gloria Petyarre, mais aussi une des plus grandes artistes de notre époque : Abie Loy Kemarre, sa petite-fille. Elle faisait ainsi partie de la génération qui participa au développement de la peinture aborigène contemporaine à Papunya, Yuendumu puis Utopia.
Kathleen Petyarre ou « Kweyetwemp », de son nom traditionnel, commença à pratiquer l’art du batik sur soie en 1977 grâce à l’arrivée à Utopia d’une éducatrice, Jenny Green, venue enseigner cet art aux femmes de la communauté. L’artiste utilisa cette technique jusqu’à l’introduction dans sa communauté de la peinture à l’acrylique grâce à Rodney Gooch, en 1987. Cette découverte donna une nouvelle impulsion à la production artistique de l’artiste qui découvrit en l’acrylique son medium de choix.
Kathleen Petyarre était la gardienne d’un mythe hérité du Temps du Rêve, celui de la « Femme-Lézard » Arnkerrth, dont les lézards du désert appelés « Moutain Devils » (à cause de leurs piquants semblables à des cornes) sont l’incarnation.
Arnkerrth est la gardienne de mines d’ocres que les Aborigènes utilisent afin de réaliser des peintures corporelles ou sur sol. Elle est aussi une divinité législatrice qui fixa les règles de vie des femmes du groupe familiale de l’artiste. C’est donc tout naturellement que dans ses oeuvres Kathleen Petyarre célébrait cet esprit ancestral à travers des cartes mythiques peintes comme vues du ciel.
Ces peintures acquirent rapidement une grande notoriété. Ce qui frappait le plus le public était le caractère contemporain de ces œuvres. Totalement abstraites pour un public profanes, elles décrivaient en fait, vues du ciel, les déambulations d’Arnkerrth à travers son territoire. Sans compter l’extraordinaire talent et modernité dont l’artiste faisait preuve dans la maîtrise du dot painting (ou « pointillisme ») propre aux peintures religieuses traditionnelles sur sol.
Les conservateurs de musées à travers le monde ne s’y trompèrent pas puisqu’on retrouve ses œuvres accrochées aux murs des plus grands musées australiens mais aussi en France au musée du Quai Branly – Jacques Chirac, au musée des Confluences à Lyon, au Metropolitan Museum à New York, etc.
Kathleen était également une guérisseuse traditionnelle et pouvait communiquer avec les esprits de ses parents. Quand on l’interrogeait sur ce qui lui manquait le plus, elle évoquait toujours son enfance, libre sur les terres de ses parents et souhaitait y retourner un jour définitivement.
Avec elle, c’est une des plus grandes artistes aborigènes que nous venons de perdre.
Voici ci-dessous de multiples informations qui vous permettront de découvrir un peu plus cette artiste exceptionnelle :
Visionnez la vidéo tournée en 2010 de la résidence d'artiste de Kathleen Petyarre et Abie Loy Kemarre à l'abbaye de Daoulas qui avait été organisée dans le cadre de l'exposition "Grand Nord-Grand Sud. Artistes Inuits et Aborigènes" réalisée par l'EPCC Chemins du patrimoine en Finistère en co-production avec le Musée des Confluences - Département du Rhône.
Le Docteur Christine Nicholls de la Flinders University est la grande spécialiste de l’œuvre de Kathleen Petyarre. Elle a écrit une monographie sur son œuvre – " Genius of Place". Lisez ici un très bon article en anglais qu’elle vient de publier dans The Conversation et qui nous a beaucoup aidé à écrire notre post.
Collections publiques (sélection)
· Musée des Confluences, Lyon
· The Metropolitan Museum, New York
· Musée du quai Branly -Jacques Chirac, Paris
· Collection privée de la reine Elizabeth II d'Angleterre
· Seattle Art Museum, Seattle, USA
· The Art Gallery of Western Australia, Perth, Australie
· Musée d'Art Aborigène, Utrecht, Hollande
· National Gallery of Australia, Canberra, Australie
· National Gallery of Victoria, Melbourne, Australie
· Art Gallery of South Australia, Adelaïde, Australie
· Art Gallery of South Australia, Adelaïde, Australie
· Museum and Art Gallery of the Northern Territory, Darwin, Australie
· ATSIC Collection, Adelaïde, Australie
· Edith Cowan University, Perth, Australie
· Flinders University Art Museum, Adelaïde, Australie
· Museum Puri Lukisan, Ubud, Bali, Indonesie
· The Kluge-Ruhe Collection, University of West Virginia, USA
· Peabody Anthropology and Ethnology Museum, Havard University, USA
· The Essel Collection, Vienne, Autriche
· The Holmes à Court Collection, Perth, Australie
· The John W. Kluge Collection, Charlottesville, USA
· The Kelton Foundation, California, USA
· University of South Australia Art Museum, Adelaïde, Australie
Originaire de Lajamanu (Grand Désert central), l'artiste aborigène Angela Kelly NANGALA illustre avec cette peinture le “Rêve des Hommes qui chassent”.
Ce Rêve est célébré encore aujourd’hui dans le cadre de cérémonies initiatiques au cours desquelles on enseigne aux jeunes hommes la chasse traditionnelle qui consistait à allumer des feux et faire le guet.
Les proies étaient ensuite tuées à l’aide de boomerangs et de lances que l’on retrouve peints sur la toile à côté des propulseurs à lance, des boucliers, des coolamons (récipients en bois) qui entourent les participants aux cérémonies eux-mêmes représentés par des formes en “U”.
Cette oeuvre sera présentée à Art Elysées 2018 sur le stand 105A, du 12 au 22 octobre 2018.
Retrouvez cette oeuvre et bien d'autres sur le site de Stéphane Jacob, expert en art aborigène, membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d'Art et de Collection (C.N.E.S.).
Né en 1952, John Mawurndjul est l’un des plus grands noms de l’art aborigène contemporain. Ses oeuvres font parties des collections des plus grands musées australiens, on peut les voir également en Europe au musée du quai Branly (c’est lui qui a peint le plafond de la librairie), en Suisse, en Allemagne, aux Etats-Unis, etc. Avec cette oeuvre il représente un site sacré situé à 50km de Maningrida où a lieu une cérémonie : le mardayin. De cette cérémonie aborigène très secrète on sait seulement qu'elle marque la fin d'une période de deuil et qu'à la faveur de celle-ci ont lieu des initiations au cours desquelles les participants se couvrent le corps de peintures semblables à celles reproduites sur l'écorce : site rituel, espace cérémoniel et marques initiatiques coïncident donc ici dans une évocation symbolique unique.
Vous pouvez retrouver cette oeuvre, parmi les 130 exposées, dans l'exposition "L'imagerie des Rêves" que propose Stéphane Jacob à la galerie de Causan (26 rue de Seine / Paris 6) jusqu'au 16 septembre 2018.
Une exposition monographique lui est dédiée en 2018 au Musée d’Art Contemporain de Sydney. Voir cette exposition
Retrouvez ici les photographies de la dernière exposition de Stéphane Jacob - expert en art aborigène - à la galerie de Causan (26 rue de Seine - Paris 6) à l'occasion de sa nouvelle participation au Parcours des mondes à St-Germain-des-Prés.
Ouverture du mercredi 12 au dimanche 16 septembre de 11 h à 20 h
La galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob (expert en art aborigène) est fière d'avoir facilité une nouvelle fois l'intégration d'oeuvres aborigènes dans les collections du Musée des Arts d’Afrique et d’Asie de Vichy.
Elles sont présentées au public dans le cadre de l’exposition « DRAGON » jusqu’au 31 octobre 2018.
Musée des Arts d’Afrique et d’Asie 16 av. Thermale – 03200 Vichy 04 70 97 76 40 Site
Originaire de la communauté de Yuendumu dans le Désert Central, Maria Brown NAMPIJINPA représente avec cette toile le Rêve de Pamapardu, ou “Fourmi Volante” en dialecte Warlpiri.
Ces insectes vivent dans des fourmilières géantes (Mingkirri) qui sont submergées par l’eau à la saison des pluies. C’est alors que les ailes des fourmis poussent, leur permettant de voler avec leur reine vers d’autres contrées où elles pourront bâtir à nouveau d’autres fourmilières. Lorsqu’elles ont trouvé leur nouvel habitat, leurs ailes tombent. Ces fourmis sont mangées par les varans et les lézards mais également par les femmes aborigènes qui les apprécient beaucoup pour leur goût sucré.
La connaissance intime des mythes du Temps du Rêve - le temps de la Création pour les Aborigènes - n’étant accessible qu’à la suite d’une série de cérémonies religieuses, Maria Brown n’a pas souhaité commenter son oeuvre. Néanmoins, on sait que pour cette histoire précise, les cercles concentriques sont utilisés pour représenter des nids de termites ainsi que des réservoirs naturels d’eau, alors que les petits points qui les entourent créent des formes évoquant les ailes des insectes.
Cette oeuvre sera exposée au Bourgogne Tribal Show
Céline RIPOLL, Contes des sages aborigènes, Seuil, 2018.
Les Contes des sages aborigènes écrits par Céline Ripoll, parus aux éditions du Seuil, illustrent la magie des mythes et légendes d’Australie.
Céline Ripoll conduite par le cheminement de Martin Préaud, docteur en anthropologie sociale et ethnologique, guide notre regard à travers vingt-cinq contes, pour desceller l’univers fascinant des aborigènes: « Ces gens n’ont pas construit de cathédrales de pierres que tous peuvent admirer, les cathédrales qu’ils ont construites ce sont leurs rêves, leurs lois, leur vie en harmonie avec le monde qui les entoure ».
Ces histoires nous amènent à comprendre le regard qu’ils portent sur l’invisible, grâce aux paroles et aux gestes des anciens. A l’unisson, ces récits s’accordent à transmettre des valeurs fortes, pour changer son regard sur le monde.
Ce livre de poche satisfera la curiosité de celles et ceux qui sont restés de grands enfants. Il a été illustré en grande partie avec des photos d’oeuvres provenant de la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob créées par : Mati MUDJIDELL, NANDABITTA, Serianne Butcher, Margie Leo NAPURRURLA.
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Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
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Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène.
Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) -
Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art -
Officier honoraire de l’Ordre d’Australie
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