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28 février 2017 2 28 /02 /février /2017 12:01

he malaka’s (superintendent’s) house’, by Larry Jungarrayi, from The Warlpiri Drawings 1953-54, Meggitt Collection. Photograph: Australian Institute of Aboriginal and Torres Strait Islander Studies

L'anthropologue Mervyn Meggit s'installa pour dix mois entre 1953 et 1954 dans la communauté de Lajamanu afin d'étudier la culture des Aborigènes Warlpiri qui y avaient été installés par le gouvernement australien.

Il demanda à 21 hommes et femmes de dessiner. Le résultat marque les prémices de la naissance de l'art aborigène contemporain (il y en eu d'autres ailleurs) qui aura lieu au début des années 1970 à Papunya, dans le désert central.

L'oeuvre reproduite ici est un formidable exemple de la poésie avec laquelle les artistes du désert représentent l'indicible. En effet, Larry Jungarrayi a choisi de mettre au centre de sa composition le grillage anti-mouches posé sur les fenêtres du logement du surintendant (un Blanc) de la communauté afin de représenter la maison de celui-ci. L'homme avait ainsi été le plus éberlué, non pas simplement par le fait que des hommes fabriquent des "boîtes" pour se loger, mais par le fait que ceux-ci aient besoin de se protéger - ou de se couper ? - de leur environnement pour se sentir à l'aise.

L'autre artiste qui marqua Mervyn Meggit par la qualité de ses oeuvres était Abie Jangala. Nous sommes fiers d'avoir faciliter l'accès d'une de ses oeuvres dans les collections du musée des Confluences (Lyon). Pour la voir, c'est ici.

Pour voir des oeuvres contemporaines des artistes Warlpiri installés depuis à Yuendumu, cliquez ici.

L'anthropolgue Barbara GLOWCZEWSKI a écrit un livre qui a fait date sur la culture Warlpiri.

Pour écrire cet article, nous nous sommes inspirés du très bon post (en anglais) de Paul Daley. Retrouvez-le ici.

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13 février 2017 1 13 /02 /février /2017 11:12

Un Rêve aborigène tabou pour la St Valentin.

Quelques artistes du groupe familial des Aborigènes Warlpiri qui vivent maintenant pour beaucoup à Yuendumu, non loin d'Alice Springs, sont détenteurs d'une légende qu'ils célèbrent régulièrement : "Ngarlu Jukurrpa".

Au Temps du Rêve, Lintipilinti - un homme Jungarrayi - qui vivait au lieu dit du “rocher rouge” (Ngarlu), à l’Est de Yuendumu, tomba follement amoureux de sa belle-mère, une femme Napangardi, parce qu’il avait été subjugué par le trou formé dans le sol par l’urine de celle-ci. Or cet amour était impossible du fait de lois claniques. Il se demanda malgré tout comment il pourrait la charmer et décida de tresser des cordelettes faites avec ses propres cheveux pour les lui offrir, et ce faisant, se mit à chanter. La femme Napangardi commença à souffrir d’insomnie et à se sentir mal, elle comprit alors qu’un homme était en train de chanter des chants d’amour (Yilpinji) pour elle. Une envie irrépressible la fit aller voir son prétendant. Lorsqu’ils se rencontrèrent enfin, ils firent l’amour, mais comme leur union était interdite, ils furent transformés immédiatement en deux rochers que l’on peut voir aujourd’hui à Ngarlu.

Les femmes qui avaient osé parler de cette histoire tabou furent transformées en fuschias. Ces fleurs très appréciées des Aborigènes pour leur goût sucré se trouvent encore de nos jours en abondance au lieu sacré de Ngarlu.

Andrea Martin est l'une des femmes détentrice de ce "Rêve" qu'elle a représenté plusieurs fois dans son oeuvre. La toile reproduite ici montre combien des symboles paraissant totalement abstraite aux novices forment en fait un véritable alphabet. Ainsi, les formes en « U » que l’on retrouve aux quatre coins de la toile représentent les participants à la cérémonie consacrée au Rêve de l’Amour qui se déroule sous nos yeux. Le « U » au centre de la toile, entouré de bâtons à fouir, de boomerangs et d’un bouclier (forme ovale) est un homme ; la forme en « U » qui lui fait face symbolise une femme car elle est entourée d’un bâton à fouir et d’un coolamon, sorte de panier utilisé pour récolter des baies ou bien transporter les bébés. Le cercle concentrique au centre représente le site de Ngarlu. Enfin, l’objet relié au centre de la peinture et qui semble avoir plusieurs pieds est en fait un fuseau autour duquel sont enroulés des cheveux, utilisé pendant les cérémonies sacrées il permet aux participants d’attirer les esprits amoureux.

Retrouvez les oeuvres des peintres aborigènes de Yuendumu sur le site de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, expert en art aborigène.

 

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Présentation

  • : Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
  • : Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène. Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) - Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art - Officier honoraire de l’Ordre d’Australie Retrouvez-nous sur www.artsdaustralie.com
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