Emma Gela s’exprime au travers de la sculpture et plus particulièrement de la sculpture d’oeuvres en « ghostnets ».
Les ghostnets sont des filets de pêche qui ont été accidentellement perdus, abandonnés ou tout simplement jetés à la mer. Ils parcourent les océans entrainés par les courants marins et les marées, continuant ainsi à piéger la faune marine. On les appelle ghostnets - « filets fantômes » - car c’est comme s’ils continuaient de pêcher, manipulés par des mains invisibles. Ils piègent de nombreuses créatures marines (tortues, requins, baleines, etc.) et des poissons jusqu’à ce qu’ils soient rejetés sur les côtes. Comme on peut l’imaginer, ces filets fantômes ont des conséquences délétères sur l’environnement marin et donc aussi pour les peuples de la mer, notamment pour ceux qui vivent à la pointe nord de l’Australie et dans le Golfe de Carpentarie.
Né en 2008 en Australie, ce nouveau mouvement artistique a essaimé dans plusieurs communautés artistiques aborigènes et insulaires d’Australie. Il permet de faire connaître au reste du monde les conséquences méconnues de la surpêche mais également de recycler des dizaines de tonnes de rebus qui sans cela seraient brûlés ou bien enterrés.
Des sculptures ghostnets font maintenant partie des collections de certains des plus grands musées australiens et sont exposées dans des musées aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis.
D’ailleurs, l’exposition “TABA NABA : Australie, Océanie, arts des peuples de la mer” qui s’est tenue au musée océanographique de Monaco en 2016, et a attiré 550 000 visiteurs venus de plus de soixante-dix pays, a rendu célèbre le centre d’art d’Erub Arts dont les artistes comme Emma Gela ont créé près de cinquante sculptures pour l’installation “Ocean Life” dont cette oeuvre qui représente un thon.
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