KAYILI ARTISTS, acrylique sur toile, 210.5 cm x 222.5 cm (c) Courtesy Sotheby's
Le 13 décembre dernier avait lieu la vente annuelle d’art aborigène de Sotheby’s. Celle-ci se tenait pour la première fois à New-York (et non à Londres comme les années précédentes) faisant de la maison de vente la seule à proposer de l’art aborigène hors de l’Europe et de l’Australie.
Pour cette première, 33 toiles provenant pour la plupart du désert central ont été mises aux enchères. La maison a misé sur de grands noms de l’art aborigène contemporain comme Emily Kame Kngwarreye, Ronnie Tjampitjinpa ou encore Dorothy Napangardi. Les œuvres proposées étaient par ailleurs toutes issues de collections privées prestigieuses (celles de Thomas Vroom, Gabrielle Pizzi et Fiona Brockhoff).
Pari réussi. La vente a été un vrai succès, rapportant près de 2,8 millions de dollars (US) avec une grande majorité de toiles vendues dans la fourchette haute ou au dessus de leur prix d’estimation.
Soulignons le succès renouvelé d’Emily Kame Kngwarreye dont la réputation n’est plus à faire. Originaire de la communauté d’Utopia (dans le désert central), elle commence à peindre dans les années 1990 alors qu’elle est âgée de plus de 80 ans. Elle connaît rapidement un succès retentissant et son travail se trouve aujourd’hui dans de nombreuses collections publiques et privées en Australie comme à l’internationale.
Emily Kame Kngwarreye, Summer Celebration, Utopia, acrylique sur toile, non datée, 121cm x 302cm, collection Thomas Vroom (avant la vente) (c) Courtesy Sotheby's
Le Self Portrait (But I always wanted to be one of the good guys) du très engagé Gordon Bennet s’est également distingué avec des enchères montées jusqu’à 437 000 dollars (US). Il est intéressant de constater que son œuvre se distingue radicalement de la peinture aborigène classique tant par le style que par le message porté. D’origine irlandaise par son père et aborigène par sa mère, Bennett questionne à travers ses toiles figuratives l’ambiguïté de cet héritage ainsi que son identité dans un pays au passé colonial complexe et dans lequel persiste une fracture profonde entre populations Blanches et Aborigènes.
Cette première vente témoigne de l’intérêt grandissant des collectionneurs américains (USA) pour l’art aborigène contemporain ainsi que de la grande vitalité de ce marché à échelle mondiale.
Le nouveau siège de Sotheby's à New York - courtesy Google
C'est une bonne nouvelle pour le marché de l'art aborigène : la grande maison de vente Sotheby's relocalise sa traditionnelle vente annuelle dédiée à l'art aborigène de Londres à New York (décembre 2019).
Cette décision prise par la maison de vente qui depuis de longues années est la référence mondiale en ce domaine, confirme une nouvelle fois la bonne santé du marché de l'art aborigène signant l'intérêt grandissant des collectionneurs Américains.
Emily Kame Kngwarreye 1910-1996 KAME- SUMMER AWELYE II, 135 x 300 cm (c) Photo : Sotheby's
La vente aux enchères organisée à Londres le 14 mars dernier par Sotheby’s atteste de l’intérêt toujours grandissant pour l’art aborigène sur la scène internationale. En effet, cette vente qui réunissait des acheteurs venus du monde entier a permis de battre de nouveaux records dans le domaine.
Premier constat : la cote d’Emily Kame Kngwarreye ne cesse d’augmenter. Sa toile Kame-Summer Awelye II, 1991 était le lot phare de la vente et a été adjugée pour £309,000 (AUD $547,391), devenant ainsi la deuxième oeuvre la plus chère de l’artiste.
Ces lots provenaient de deux collectionneurs réputés : l’Américain Dennis Scholl et le Suisse Stefano Spaccapietra, tous deux attachés, comme Sotheby's et nous-mêmes, à la provenance de leurs œuvres. Ainsi, toutes les œuvres aborigènes contemporaines provenaient exclusivement de centres d’art ou de sources honorablement connues sur la place.
Voir ici le compte-rendu de la vente en anglais écrit par Jane Rafan.
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Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
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Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène.
Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) -
Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art -
Officier honoraire de l’Ordre d’Australie
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