Le Roux Géraldine 2022 — L’art des ghostnets : approche anthropologique et esthétique des filets-fantômes. Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 447 p. (Natures en Sociétés ; 6).
En résonance de la journée mondiale de océans (08 juin) et à l’occasion de la publication du dernier ouvrage de Géraldine Le Roux* : « L'art des ghostnets. Approche anthropologique et esthétique des filets-fantômes », 2022, Paris: Museum national d'histoire naturelle, 447 p. (Premier prix d'aide à l'édition du musée du quai Branly), nous organisons une séance de dédicaces à la galerie avec l'aimable soutien de l’Association France Australie et de l’Association des Amis de Nicolas Baudin.
Rendez-vous le samedi 10 juin de 14h45 à 17h au 13 rue Chapon 75003 PARIS
*Géraldine Le Roux, anthropologue à l’Université de Bretagne Occidentale, chercheuse associée à la James Cook University en Australie et commissaire d’exposition, travaille depuis plus de vingt ans auprès d’artistes australiens aborigènes et insulaires du détroit de Torres, et de créateurs polynésiens, samoans, maori et kanak. Mises en exposition, processus de patrimonialisation et circulation internationale des objets et des discours sont au cœur de ses analyses. En 2012 à Paris, Géraldine Le Roux a exposé pour la première fois des œuvres en ghostnets et a coordonné en 2021 la première collection muséale d’art des ghostnets en France. Pour suivre la trace du plastique, elle a embarqué pour un tour du monde à la voile, une expérience de science participative racontée dans Sea-Sisters. Un équipage féminin à l’épreuve de la pollution dans le Pacifique, prix du livre engagé pour la planète (2021).
Les ghostnets sont des filets de pêche qui ont été accidentellement perdus, abandonnés ou tout simplement jetés à la mer. Ils parcourent les océans entrainés par les courants marins et les marées, continuant ainsi à piéger la faune marine. On les appelle ghostnets - « filets fantômes » - car c’est comme s’ils continuaient de pêcher, manipulés par des mains invisibles. Ils piègent de nombreuses créatures marines et des poissons jusqu’à ce qu’ils soient rejetés sur les côtes. Ils peuvent également rester accrochés aux récifs, ce qui détruit les coraux. Parfois, lorsqu’ils sont enfin échoués sur les plages, la marée haute les ramène de nouveau en pleine mer où ils continuent leurs pérégrinations. Ces filets fantômes représentent un très gros problème, notamment à la pointe nord de l’Australie où ils perturbent également la vie des communautés aborigènes et insulaires du détroit de Torres qui s’y trouvent car leurs cultures et leurs vies sont intrinsèquement liées à la mer.
Un mécène décida en 2008 d’inciter les Aborigènes vivant sur les côtes nord du Queensland à créer des œuvres à partir de ces filets afin de sauvegarder la faune marine, mais également de permettre aux artistes d’utiliser un nouveau média qui ne soit pas acheminé vers eux par voie terrestre mais qu’ils puissent collecter eux-mêmes comme leurs ancêtres le faisaient avec les matériaux trouvés dans leur environnement proche.
C’est tout d’abord aux artistes de la communauté d’Aurukun que fut proposé ce nouveau média car ces hommes et ces femmes étaient spécialisés dans le tissage d’œuvres qu’ils réalisaient jusqu’alors à l’aide de fibres végétales. Les artistes furent enthousiasmés par ce matériau car il a l’avantage d’être très coloré. Depuis lors, des artistes de différents centres du détroit de Torres jusqu’aux côtes de la Terre d’Arnhem à l’ouest ont rejoint ce mouvement, rivalisant d’inventions.
Ce projet a permis au public australien d’être sensibilisé aux graves problèmes environnementaux que causent les ghostnets. Des oeuvres faites de ghostnets font maintenant partie des collections de certains des plus grands musées australiens et sont exposées dans des galeries d’art.
Grâce aux dizaines d’artistes qui utilisent les rebuts de filets de pêche mais également des designers qui essaient de les utiliser comme matière première, ce sont des dizaines de tonnes de déchets qui ont été enlevées de la mer.
Séance de dédicaces avec « GERALDINE LE ROUX »
Le samedi 10 juin 2023
13 rue Chapon 75003 PARIS
De 15h à 17h
+ d'infos sur l'ouvrage présenté
+ d'info sur les expositions ghostnets
Voir les sculptures ghostnet sur le site de la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob