Peinture pointilliste de la peintre aborigène Mary Jane Dixon NAPANGARDI
Mary Jane Dixon NAPANGARDI vit dans la communauté de Yuendumu, à 250 kms au nord-ouest d’Alice Springs. Avec cette toile de style pointilliste (dot painting) cette artiste aborigène évoque le rêve (Jukurrpa) de la Lukarrara (une graminée), qui appartient aux femmes Nakamarra et Napurrurla, deux clans féminins de l’ethnie Warlpiri, et est rattaché au site sacré de Jaralypari, au nord de Yuendumu.
Comme souvent dans le désert central, l’artiste n’a pas donné d’explications sur le rêve qui lui appartient car seuls les initiés aborigènes ont le droit d’en connaître les tenants et les aboutissants. On sait simplement que la Lukarrara est une herbe dont les graines sont comestibles, d’où l’importance symbolique de celle-ci dans un milieu si hostile.
Rappelons qu’à l’origine, les Aborigènes créaient des peintures sur sol à l’occasion de cérémonies religieuses. Les pointillés servaient à souligner les contours des objets et des lieux représentés. Sur toile, leur usage a vite été systématisé au point de devenir le style qui a fait connaître la peinture aborigène contemporaine de par le monde. Dans le même temps, chaque artiste propose sa version du dot painting, et la maîtrise de cet art est devenue aussi l’un des critères d’appréciation des œuvres.
Originaire de la communauté de Yuendumu dans le Désert Central, Maria Brown NAMPIJINPA représente avec cette toile le Rêve de Pamapardu, ou “Fourmi Volante” en dialecte Warlpiri.
Ces insectes vivent dans des fourmilières géantes (Mingkirri) qui sont submergées par l’eau à la saison des pluies. C’est alors que les ailes des fourmis poussent, leur permettant de voler avec leur reine vers d’autres contrées où elles pourront bâtir à nouveau d’autres fourmilières. Lorsqu’elles ont trouvé leur nouvel habitat, leurs ailes tombent. Ces fourmis sont mangées par les varans et les lézards mais également par les femmes aborigènes qui les apprécient beaucoup pour leur goût sucré.
La connaissance intime des mythes du Temps du Rêve - le temps de la Création pour les Aborigènes - n’étant accessible qu’à la suite d’une série de cérémonies religieuses, Maria Brown n’a pas souhaité commenter son oeuvre. Néanmoins, on sait que pour cette histoire précise, les cercles concentriques sont utilisés pour représenter des nids de termites ainsi que des réservoirs naturels d’eau, alors que les petits points qui les entourent créent des formes évoquant les ailes des insectes.
Cette oeuvre sera exposée au Bourgogne Tribal Show
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Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
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Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène.
Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) -
Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art -
Officier honoraire de l’Ordre d’Australie
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