Illustration issue de l'article de CASOAR portant sur une manifestation de la population australienne en faveur du "oui" en amont du référendum du 14/10/2023.
Ce 14 octobre 2023 a eu lieu le référendum australien visant à questionner la population sur son désir, ou non, de laisser place à des voix parlementaires au peuple aborigène, qui constitue les premiers habitants du pays.
L'article de Clémentine Debrosse et Margaux Chataigner intitulé "Une « Voix » refusée aux populations autochtones d’Australie : pourquoi et comment ?" se penche sur la question de l'opposition entre les partisans du "oui" et du "non".
Pour mieux comprendre ce clivage, il faut remonter en 1770, soit au moment où le capitaine Cook déclare l'Australie comme "terra nullius", une "terre sans maître", qui placera d'emblée les populations aborigènes dans une position de non-droit sur leurs terres ancestrales. Bien qu'annulée en 1992, cette loi continue aujourd'hui de détruire une partie de la population : en tout, l'ensemble des communautés aborigènes ne comptent plus qu'un demi-million de membres, contre un total de 22 millions d'habitants, soit 3% de la population.
En bref, les aborigènes se sentent privés des décisions parlementaires, et les situations précaires se multiplient. En 2012, un article de France Info expliquait "Ainsi, 25% des personnes détenues dans les prisons du pays sont d’origine autochtone. Un pourcentage qui s’élève à 60% dans les prisons pour jeunes. En Nouvelle-Galles du Sud (sud-est), le plus peuplé des Etats australiens, où vit près d’un tiers de la communauté aborigène du pays, le taux d’hospitalisation pour des affections respiratoires chroniques est 240 % plus élevé pour les membres de cette communauté que pour le reste de la population !".
L'article de CASOAR nous montre l'importance du référendum comme étant l'occasion pour les aborigènes d'entrer au parlement afin d'avoir un poids plus important à l'échelle nationale dans les questions les concernant directement. Clémentine Debrosse et Margaux Chataigner dénoncent la désinformation importante auprès des classes populaires, qui aurait entraîné les australiens à majoritairement voter "non". C'est ainsi que 60,4% de la population se sont opposés à la fois à donner la place aux autochtones dans les décisions politiques australiennes, mais ont par la même occasion nié leur droit sur leurs terres ainsi que la mise en place du processus Voice-Treaty-Truth (Voix-Traité-Vérité), qui aurait permis aux aborigènes d'acquérir une voix, puis de mettre en place un traité visant à rétablir la vérité sur leur histoire.
Elles nous plongent dans l'histoire des aborigènes et dans les difficultés qu'ils rencontrent encore aujourd'hui dans leur communication avec le reste de la population, et bien que 83% des aborigènes soutiennent le "oui", certains d'entre-eux expriment leur inquiétude vis-à-vis des actions concrètes mises en place après ce vote.
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