La « National NAIDOC Week » bat actuellement son plein en Australie (du 2 au 9 juillet). C’est une semaine d’évènements qui célèbrent les communautés aborigènes et insulaires du Détroit de Torres, mais qui mettent également en lumière les difficultés, épreuves et discriminations qu’ils ont subies et subissent toujours. Ces évènements touchent tous les domaines, aussi bien l'art avec par exemple la diffusion de documentaires et films dans les cinémas, ou encore des expositions organisées dans le thème de l’année, que des domaines plus scientifiques, avec l'organisation de tables rondes et séminaires.
Le thème choisi pour cette année est « For our elders », qui se traduit par « pour nos aînés ». C’est un thème qui reflète bien l’attachement et l’importance que les aborigènes ont pour les aînés des communautés. Comme le dit Bobbi Lockyer, l’artiste lauréat du prestigieux concours d’affiches de « la National NAIDOC Week », « les aînés nous ont ouvert la voie, ils nous ont enseigné nos connaissances, notre histoire, ils nous ont transmis leur art, leurs histoires, leur sagesse ». Elle ajoute qu’ils « sont le fondement de nos communautés et des modèles pour nos enfants ». Voici le lien d'une vidéo dans laquelle Bobbi Lockyer explique le processus d’élaboration de son affiche.
On ressent bien le lien qui unit tous les aborigènes à leurs ancêtres et aînés et leur gratitude envers eux pour leur implication dans la transmission des savoirs. On décèle aussi une profonde gratitude pour toutes les personnes aborigènes qui ont élevé leur voix afin d’améliorer leurs conditions de vie. Cette année la lauréate du « lifetime achievement award » est Naomi Mayers. Une récompense pour son travail acharné pour la reconnaissance de service de santé pour les aborigènes.
Le Roux Géraldine 2022 — L’art des ghostnets : approche anthropologique et esthétique des filets-fantômes. Paris : Muséum national d’Histoire naturelle, 447 p. (Natures en Sociétés ; 6).
En résonance de la journée mondiale de océans (08 juin) et à l’occasion de la publication du dernier ouvrage de Géraldine Le Roux* : « L'art des ghostnets. Approche anthropologique et esthétique des filets-fantômes », 2022, Paris: Museum national d'histoire naturelle, 447 p. (Premier prix d'aide à l'édition du musée du quai Branly), nous organisons une séance de dédicaces à la galerie avec l'aimable soutien de l’Association France Australie et de l’Association des Amis de Nicolas Baudin.
Rendez-vous le samedi 10 juin de 14h45 à 17h au 13 rue Chapon 75003 PARIS
Invitation Séance de dédicaces avec Géraldine Le Roux
*Géraldine Le Roux, anthropologue à l’Université de Bretagne Occidentale, chercheuse associée à la James Cook University en Australie et commissaire d’exposition, travaille depuis plus de vingt ans auprès d’artistes australiens aborigènes et insulaires du détroit de Torres, et de créateurs polynésiens, samoans, maori et kanak. Mises en exposition, processus de patrimonialisation et circulation internationale des objets et des discours sont au cœur de ses analyses. En 2012 à Paris, Géraldine Le Roux a exposé pour la première fois des œuvres en ghostnets et a coordonné en 2021 la première collection muséale d’art des ghostnets en France. Pour suivre la trace du plastique, elle a embarqué pour un tour du monde à la voile, une expérience de science participative racontée dans Sea-Sisters. Un équipage féminin à l’épreuve de la pollution dans le Pacifique, prix du livre engagé pour la planète (2021).
Les ghostnets sont des filets de pêche qui ont été accidentellement perdus, abandonnés ou tout simplement jetés à la mer. Ils parcourent les océans entrainés par les courants marins et les marées, continuant ainsi à piéger la faune marine. On les appelle ghostnets - « filets fantômes » - car c’est comme s’ils continuaient de pêcher, manipulés par des mains invisibles. Ils piègent de nombreuses créatures marines et des poissons jusqu’à ce qu’ils soient rejetés sur les côtes. Ils peuvent également rester accrochés aux récifs, ce qui détruit les coraux. Parfois, lorsqu’ils sont enfin échoués sur les plages, la marée haute les ramène de nouveau en pleine mer où ils continuent leurs pérégrinations. Ces filets fantômes représentent un très gros problème, notamment à la pointe nord de l’Australie où ils perturbent également la vie des communautés aborigènes et insulaires du détroit de Torres qui s’y trouvent car leurs cultures et leurs vies sont intrinsèquement liées à la mer.
Un mécène décida en 2008 d’inciter les Aborigènes vivant sur les côtes nord du Queensland à créer des œuvres à partir de ces filets afin de sauvegarder la faune marine, mais également de permettre aux artistes d’utiliser un nouveau média qui ne soit pas acheminé vers eux par voie terrestre mais qu’ils puissent collecter eux-mêmes comme leurs ancêtres le faisaient avec les matériaux trouvés dans leur environnement proche.
C’est tout d’abord aux artistes de la communauté d’Aurukun que fut proposé ce nouveau média car ces hommes et ces femmes étaient spécialisés dans le tissage d’œuvres qu’ils réalisaient jusqu’alors à l’aide de fibres végétales. Les artistes furent enthousiasmés par ce matériau car il a l’avantage d’être très coloré. Depuis lors, des artistes de différents centres du détroit de Torres jusqu’aux côtes de la Terre d’Arnhem à l’ouest ont rejoint ce mouvement, rivalisant d’inventions.
Ce projet a permis au public australien d’être sensibilisé aux graves problèmes environnementaux que causent les ghostnets. Des oeuvres faites de ghostnets font maintenant partie des collections de certains des plus grands musées australiens et sont exposées dans des galeries d’art.
Grâce aux dizaines d’artistes qui utilisent les rebuts de filets de pêche mais également des designers qui essaient de les utiliser comme matière première, ce sont des dizaines de tonnes de déchets qui ont été enlevées de la mer.
L’art des ghostnets Approche anthropologique et esthétique des filets-fantômes Par Géraldine Le Roux · 2023
Dans son dossier "Sydney, la nouvelle destination touristique arty de l'Australie", Madame Figaro recommande à ses lectrices de visiter la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob (expert en art australien) avant de partir à Sydney.
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Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
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Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène.
Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) -
Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art -
Officier honoraire de l’Ordre d’Australie
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