L'art aborigène à Art Paris Art Fair 2018, Grand Palais, stand A2
L'art aborigène contemporain et l'art des Insulaires du détroit de Torres seront à l'honneur sur le stand de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob qui présentera plus de 80 oeuvres.
Du jeudi 5 au dimanche 8 avril 2018 Art Paris Art Fair 2018 Grand Palais - Paris 8ème Stand A2
Horaires : Jeudi 5 avril de 11h30 à 20h Vendredi 6 avril de 11h30 à 21h Samedi 7 avril de 11h30 à 20h Dimanche 8 avril de 11h30 à 19h
eroa, acronyme, n'est pas échappé d'un idiome préhistorique mais nomme un lieu commun à tous au cœur de l'établissement pour accueillir l'Autre et devenir hôte.
L'espace rencontre avec l'œuvre d'art (eroa) est pensé pour recevoir, deux fois par an, une exposition qui, par la présence de l'œuvre, et de l'artiste parfois, offre aux élèves, aux individualités naissantes, de croiser d'autres regards, d'autres histoires pour qu'à leur écoute chacun puisse se grandir dans le dialogue.
Rencontre entre l'œuvre et le collectif, rencontre entre l'œuvre et l'intime. Ainsi se posent des amers, des semis qui font ou feront le parcours de découverte et d'apprentissage de chaque élève se faisant hôte en s'ouvrant à l'Autre.
Dès l'ouverture de la porte, la tête se met à l'envers, prend la tasse dans un passage pour l'autre bout du Monde. Très vite, le regard se rassure en reconnaissant des formes animales, mais il n'en reste pas moins que d'étranges créatures promènent leurs silhouettes et regards en parallèle des premiers pas dans l'espace, où l'inconnu prédispose à l'écoute pour ne pas rester à l'écart.
Chaque élève entrant a, par le travail plastique mené en amont, des clés pour entrer en dialogue avec les œuvres en volume de l'Art Aborigène.
Les plus jeunes des collégiens retrouvent une figure connue de la conquête du feu : Chikka-Bunnah par le truchement des Bagu. Cet esprit du feu, créateur des étoiles filantes dans le firmament du Temps du Rêve, a été représenté en volume par les élèves. Le choisissant lui ou, en contrepoint, notre classique Prométhée, la clé opère et les jeunes 6ème écoutent l'origine des Bagu, les usages et abordent la mémoire transmise par les artistes contemporains.
Ces mêmes Bagu intriguent les élèves de 5ème qui perçoivent leur caractère d'objet usuel, du quotidien. Mais ces élèves, ayant travaillé sur l'esthétisation d'un objet de leur quotidien pour qu'il devienne un objet d'art ne s'y trompent pas et mesurent le travail des artistes par le surcroît de sens conféré à l'objet. Les artistes se sont éloignés de l'objet en bois initial permettant pour l'homme aborigène responsable de la communauté de maîtriser le feu si précieux et utile à la vie. Le statut d'objet d'art que les élèves ont parfois atteint dans leurs réalisations les éveille à l'art présent chez les Bagu qui sont œuvres à part entière en évoquant la mémoire d'un geste, en incarnant un récit pour que la loi qui subsiste soit transmise et puisse concourir à l'équilibre des forces de la nature et des grands ancêtres.
Mais, il n'y a pas que les Bagu dans l'exposition qui peuvent retourner au visiteur son regard. Un Mimih et deux séduisantes Yawkyawk semblent en conversation tout en ne semblant pas se soucier plus que cela de notre présence humaine.
Les élèves de 3ème reprennent la piste des chants commencée par eux au travers des peintures aborigènes exposées deux ans auparavant. A peine une seconde dans la conscience au monde de la Culture Aborigène, mais presque déjà une éternité pour les élèves habitués à la vitesse du monde occidental, habitués au renouveau du présent toujours actualisé où la minute passée est déjà de l'oubli, perte, sauf à être sauvée par la mémoire si l'individu y trouve son intérêt individué, loin d'un sentiment et d'une conscience collectifs.
Cependant, les élèves relèvent les peintures couvrant les corps étrécis, s'étonnent de ne pas retrouver le Dot Painting des peintures de Papunya, du désert central. Les Rarrk des peintures dites au " rayon x " sur écorce n'étaient pas présentes dans la précédente exposition, mais les élèves se souviennent de l'importance des peintures corporelles explicitées par Valérie Mégard dans son film " Sur les traces de la fourmi à miel ".
Ils réalisent alors que ces personnages filiformes ont des traits presque humains : gros nez, yeux et bouche...et par le visage, cette fenêtre au monde, les élèves se demandent qui sont ces êtres à petits bras, jambes courtes à la limite de la queue de poisson. Ils ne savent pas si bien dire, et ne se doutent pas que ses créatures qu'ils contemplent composent un peuple voisin des aborigènes, peuple présent sur terre bien avant eux et qui par le partage d'une même langue, lors sans doute d'une nuit sans vent, a transmis aux hommes élus, initiés, bien des savoirs pour survivre : l'art de la chasse par exemple mais aussi celui des chants. Mais également la conscience d'être au Monde, de savoir ce qui y vit, ce que l'on peut lui prendre et ce que l'on doit lui rendre. Ne rien voler à la nature, ne prélever que le nécessaire, ne pas abuser de ce qu'elle offre sous toutes ses formes végétale, animale ou minérale.
Sculpture aborigène Yawkyawk
Un secret s'ébruite dans l'échange, deux de ces trois créatures sont des jeunes femmes, menues, sans formes féminines évidentes mais arborant une queue de poisson. Ou plus précisément un corps animal des eaux magiques, des lieux sacrés, un corps animal qui se satisfait d'une part humaine. Créature séductrice qui la nuit abandonne son appendice pour des jambes, pour voyager sur terre et parmi les hommes.
La séduction du récit enchante, les élèves se laissent porter par le Rêve aborigène. Eux qui pourtant ont confectionné des êtres à mi-chemin entre la sculpture, le volume et la marionnette pour donner un semblant de vie à une créature imaginaire enfuit d'un monde contigu, pas toujours effrayante mais souvent monstrueuse. La forme minimale, la sobriété des sculptures Mimih et yawkyawk intriguent, les élèves mesurent l'écart entre le foisonnement de leurs créatures et la quasi invisibilité des trois figures qui occupent, habitent nos esprits par leur présence.
Quant aux élèves de 4ème, eux aussi précédemment marcheurs des chants de piste, ils s'étonnent de la présence d'animaux marins quand la précédente exposition livrait plutôt les empreintes du varan ou de l'abdomen de la fourmi à miel. Les méduses, le Milk fish sont faits de filets de pêche, des résidus de l'exploitation industrielle de la mer. Les Ghostnets incarnent une faune qu'il faut protéger, défendre avant qu'elle ne disparaisse réellement et que les eaux, les rivages, ne soient plus que fantôme d'eux-mêmes.
Les artistes aborigènes donnent vie artistique aux animaux de la mer dont certains sont leurs ancêtres et ils luttent pour que survive leur Culture et que les déchets se convertissent en œuvres témoins. Bien au-delà d'une prise de conscience écologique, ils veillent à l'équilibre des sites mais aussi à la mémoire des grands ancêtres, à vivre une philosophie du Monde avec la pleine conscience d'en faire partie. Conscience que la société occidentale a pour partie étouffée, oubliée pour d'autres idéaux, dogmes mais en s'éloignant du matriciel rapport à la nature, au sol, aux éléments, au point de devoir tenter d'en retrouver le chemin par le politique.
Les élèves de 4ème n'ont pas réalisé d'animaux en volume mais des instruments de musique en matériaux de récupération. La musique est prégnante dans leur quotidien, elle leur permet d'expliquer son importance et son rôle dans la Culture Aborigène, ainsi que la danse qui paraît dans la présence de la coiffe de danse " requin marteau " de Ken Thaiday Snr.
Coiffe cérémonielle - Beizam, le Requin-marteau
Les élèves saisissent, tout à la fois, la pensée aborigène et la réalité écologique, la nécessité de protéger notre Monde qui ne peut plus être interprété comme immuable et la nécessité de repenser même la notion de déchet, de résidus. Sous bien des aspects, nous sommes au chevet de la nature et espérons que les Ghostnets ne seront pas les derniers témoins d'une vie marine…
La magie de cette exposition est qu'elle nous fait quelque peu passeur, relais du savoir mis en partage par Stéphane Jacob au travers de la beauté des œuvres qu'il nous a confiées pour que l'on transmette, en toute humilité, un pan de la Culture Aborigène. On entre dans le chant de cette exposition sans imaginer combien elle va nous conter la vie, repousser nos frontières et interpeller nos regards. L'on sort grandi de la rencontre, car notre monde n'est plus si étroit, du moins espérons-le. Et parions que si découvrir l'Autre est un étonnement, cela soit aussi l'accueil de son altérité.
Enfin, si l'exposition parle tant aux regardeurs qui s'y aventurent, c'est qu'ils perçoivent un chant du volume. Le chant du volume mène le regardeur sur d'autres pistes qui le révèle à soi-même.
Brian Robinson devant Reef Guardian (Citizens Gateway to the Great Barrier Reef), 2017. Photo: Brad Newton.
Félicitations à Brian Robinson pour l'installation permanente de sa sculpture monumentale, Reef Guardian (Citizens Gateway to the Great Barrier Reef), sur l'esplanade de Cairns.
Bravo aussi à John Stafford et Jodie Cox (Onespace Gallery), les représentants australiens de l'artiste qui n'ont pas ménagé leurs efforts pour rendre ce projet réalisable.
Voir ici les photographies de cette superbe sculpture qui rend hommage à la beauté de la Grande Barrière de Corail et à la culture des Insulaires du détroit de Torres (Queensland).
Une version à taille réduite de cette oeuvre est exposée en ce moment à l'University of Virginia, Charlottesville, USA. Accédez à la page dédiée à cette exposition déjà présentée à L'ONU, New York.
La fonderie australienne UAP a réalisée cette oeuvre comme la superbe sculpture de dugong créée par Alick Tipoti visible en ce moment au musée d'ethnographie de Genève (MEG). Voir les photographies
Rencontres avec les artistes dans le cadre de l’exposition "L'effet boomerang"
Vendredi 22 septembre 2017 De 12h30 à 13h15 L'art, narrateur du monde Les éclairages de la Lanterne Rencontre avec Alick Tipoti Plus d’informations
Samedi 23 septembre 2017 De 14h à 16h Atelier de linogravure (sur réservation) Motifs sacrés d'Australie avec Alick Tipoti Plus d'informations
Dimanche 24 septembre 2017 De 14h à 16h Atelier de linogravure (sur réservation) Motifs sacrés d'Australie avec Alick Tipoti Plus d'informations
Vendredi 6 octobre 2017 De 12h30 à 13h15 À la découverte des arts d’Australie, conférence de Stéphane Jacob Les éclairages de la Lanterne Plus d'informations
Vendredi 3 novembre 2017 De 12h30 à 13h15 Ghost nets, les filets de pêche fantômes Les éclairages de la Lanterne Intervenant-e-s Lynnette Griffiths et Jimmy K. Thaiday, artistes du Centre d’art d’Erub, Australie du Nord Plus d’informations
Dimanche 5 novembre 2017 Accueil en continu, dès 14h jusqu'à 17h Œuvre collective en ghost nets Grand Bazar Retrouvez Lynnette Griffiths et Jimmy K. Thaiday, du Centre d’art d’Erub, pour vous initier à la création d’une sculpture collective en ghost nets ! Plus d'informations
Vous pourrez lire le magazine Totem du MEG en cliquant sur le lien ci-dessous et y retrouver entre autres les informations sus-citées sur les pages 34-35, 42-43, 46-47, 54-55 et 56-57. http://www.ville-ge.ch/meg/totem/totem75.pdf
Afin de célébrer le 50ème anniversaire du référendum de 1967 en Australie qui changea la constitution et officialisa la volonté des authorités de traiter les Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres comme étant des citoyens égaux aux autres, une animation réalisée à partir de 5 oeuvres d'artistes indigènes australiens (Jenuarrie (Judith Warrie), Frances Belle Parker, Alick Tipoti ainsi que deux artistes décédés : Lin Onus and Minnie Pwerle), est projetée pendant un an sur le toit de l'opéra de Sydney, tous les soirs à partir de 19h00. Cette projection coincide avec la NAIDOC Week qui célèbre chaque première semaine de juillet en Australie l'histoire et la culture des Aborigènes et Insulaires du détroit de Torres.
Nous sommes fiers que "Mulungu", une linogravure d'Alick Tipoti, ait été choisie pour réaliser cette installation vidéo. Voici le commentaire d'Alick Tipoti sur cette oeuvre : “Malungu désigne la mer dans la langue Kala Lagaw Ya des Maluilgal de Zenadh Kes (détroit de Torres). On voit sur cette gravure deux chasseurs regagner leur île après être partis en mer chasser le Dhangal (dugong) et le Waru (tortue). Les motifs dans le ciel représentent Zibazib (le coucher du soleil) après une journée entière de chasse en mer, ou Bani (l’aube) dans la nuit sombre juste avant la lumière du jour. Les deux animaux étaient pris selon une méthode traditionnelle, avec un wap (harpon) posé sur l’épaule du Buai Garka (chasseur). On remarque les Kuyuri (flèches) plantées dans le dos des bêtes.”
Exposition au Künstler Bei Wu de Wesenberg, Mecklenburg, Allemagne
25 juin - 31 octobre 2017
de 10h à 16h du mardi au dimanche
entrée libre
Vernissage : samedi 24 juin 2017
Pour célébrer l'ouverture de l'espace d'exposition permanent d’art aborigène du Künstler Bei Wu de Wesenberg à Mecklenburg (à 2 heures de route au nord de Berlin), une exposition dédiée à l’art des Aborigènes de la Terre d’Arnhem et des Insulaires du détroit de Torres sera inaugurée le samedi 24 juin 2017. Avec le soutien des Ambassades d’Australie en Allemagne et en France et en lien avec "Australia Now Germany 2017"
A cette occasion, la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob prête huit sculptures « Mimih », un important ensemble de linogravures créées par Alick Tipoti et des sculptures articulées de Ken Thaiday Snr. L’Ambassade d’Australie en France prête un ensemble rare de 16 peintures sur écorce.
La fondation Peter Wilmot Thompson Stiftung
Peter Wilmot Thompson Stiftung est une fondation à but non lucratif créée le 18 septembre 2014 à Berlin. L'objectif principal de la Fondation est d'établir le Sculpture Park Wesenberg à Mecklembourg, en Allemagne. L'intention de la Fondation est de faire réaliser et de collectionner des sculptures contemporaines d'artistes locaux et internationaux reconnus, d'exposer leurs œuvres d'art et d'établir une plate-forme de marketing par laquelle leurs oeuvres peuvent être vendues pour le bénéfice mutuel de l'artiste et de la Fondation. Les bénéfices perçus sur ces ventes par la Fondation seront utilisés pour la création de nouvelles œuvres. Un autre objectif de la fondation est la mise en place d'un programme d'artistes en résidence avec l'École Nationale des Beaux-Arts d'Australie. Chaque année, une exposition de sculptures favorisera les échanges culturels entre artistes allemands et australiens.
Nous sommes fiers de vous annoncer que Ken Thaiday Snr. vient de recevoir le prestigieux "Red Ochre Award" qui récompense un artiste indigène australien pour l'ensemble de sa carrière.
Au cours des deux dernières décennies, le travail de Ken a contribué à faire connaître l'art et la culture des îles du détroit de Torres en Australie ainsi que sur la scène internationale. Sa pratique artistique multidisciplinaire unique intègre l'art visuel et l'installation, la sculpture cinétique, la danse et la chanson qui s'imprègnent des paysages et des mythes des îles du détroit de Torres, en premier lieu son île natale : Erub (Darnly Island).
Ken est surtout connu pour ses extraordinaires «masques de danse» ainsi que pour ses coiffes traditionnelles Dari. Traditionnellement, les Dari étaient portées par les guerriers du détroit de Torres lorsqu'ils partaient en guerre. De ce fait, le Dari est un puissant symbole des Insulaires du détroit de Torres, il apparaît d'ailleurs sur leur drapeau et a acquis aujourd'hui le statut de symbole de paix et d'harmonie.
Son oeuvre a été exposé dans plus de 50 expositions en Australie et de par le monde. La dernière en date s'est tenue en 2016 au musée océanographique de Monaco où trois sculptures monumentales de Dari (réalisées en collaboration avec Jason Christopher) ont pu être admirées par plus de 500 000 visiteurs dans le cadre de "TABA NABA : Australie, Océanie, arts des peuples de la mer".
Dans le cadre de ses "Rencontres Spectacles", le musée des Confluences a invité le 26 mars 2016 l'artiste Alick Tipoti et les "Zugubal Dancers" à l'occasion de l'exposition "Taba Naba : Australie, Océanie, arts des peuples de la mer" qui se tenait au musée océanographique de Monaco avec lequel le musée des Confluences a signé un partenariat. Cette vidéo présente les différentes performances des danseurs suivies de leur décryptage par Alick Tipoti avec la traduction de Stéphane Jacob. Le musée des Confluences a dans ses collections des oeuvres d'Alick Tipoti, artiste à la réputation internationale.
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Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
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Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène.
Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) -
Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art -
Officier honoraire de l’Ordre d’Australie
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