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31 janvier 2017 2 31 /01 /janvier /2017 13:03

Eileen Napaltjarri

Membre de la communauté artistique de Kintore (à la frontière entre les Territoires du Nord et l'Australie Occidentale), Eileen Napaltjarri fait partie du groupe familial des Pintupi dont les membres, chassés de leurs terres ancestrales par la colonisation, avaient été regroupés dans les centres de peuplement du désert central et ont longtemps vécu dans la région de Papunya où la peinture aborigène contemporaine est née dans les années 1970. Son père, Charlie Tararu Tjungurrayi, fut d’ailleurs l’un des membres fondateurs de la Papunya Tula Artists.

Cette toile est dédiée au site rituel de Tjiturrulpa situé un peu à l’ouest de Kintore et lieu de naissance du père de l’artiste.

L’endroit est situé dans un ensemble de collines rocheuses elles-mêmes entourées de dunes de sables et ce sont ces dunes que l’artiste a représentées comme si elle les voyait du ciel conformément à la tradition « satellitaire » d’une grande partie de la peinture du désert. La technique est, elle, inspirée du « dot painting » ou « pointillisme » typique de cette même peinture inspirée à l’origine par les peintures sur sol réalisées à l’aide de l’extrémité d’un bâtonnet trempé dans des pigments naturels.

Si elle a recourt à l’acrylique, la palette de l’artiste reste cependant assez proche des teintes chaudes des ocres utilisées rituellement pour dire la splendeur d’un territoire vibrant de vie et le célébrer dans tout l’éclat qu’il avait au Temps mythique du Rêve (ou Dreamtime) quand les Ancêtres « Tingari » le parcouraient avec épouses et apprentis.

A chacune de leurs étapes, ils instauraient divers rites que les Aborigènes n’ont cessé depuis de célébrer : par des chants, des danses et des peintures sur sol mettant en scène le cheminement des « Tingari » et les grands épisodes de leur geste toujours évoqués de manière mystérieusement symbolique.

Concernant Tjiturrulnga la légende rapporte plus précisément que des « Hommes Tingari » y firent étape et qu’ils y récoltèrent diverses plantes nourricières : l’igname du bush (pitjara), la tomate du bush (pura), le raisin du désert (kampurarrpa) – manière de dire qu’ils les créèrent. Ils creusèrent aussi le sol pour établir un point d’eau autour duquel les Aborigènes célèbrent depuis leur souvenir.

Trace et preuve du passage fécondant des ces grands Ancêtres, ce site fait aussi l’objet d’une réécriture symbolique de la part de l’artiste qui suggère dans les indications qu’elle veut bien livrer sur son œuvre que les formes évoquant les dunes de sables peuvent aussi s’interpréter comme des nulla-nulla, sorte de longs bâtons faisant office d’épées ou de masse d’armes et portés par les Ancêtres « Tingari ».

D’une manière très caractéristique de la peinture aborigène, l’œuvre mêle ainsi géographie actuelle et passé mythique, cartographie symbolique et évocation allégorique pour dire le passage des « Tingari » et célébrer les conséquences de leurs actions – tout en ne les mettant pas en scène directement : ce faisant, cet art très coloré et donc très « présent » est aussi un art de l’invisible et du secret.

Découvrez cette oeuvre sur le site de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, expert en art aborigène

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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 14:16

ART ABORIGÈNE D'AUSTRALIE :

invitation journée portes ouvertes

Samedi 28 janvier 2017 - 11h-19h

179 boulevard Pereire Paris 17

RSVP au 01 46 22 23 20 pour obtenir le code de la porte d'entrée

Stéphane Jacob vous présentera sa collection d'oeuvres aborigènes (peintures, sculptures, estampes, objets d'art).

Ce sera également l’occasion d’évoquer nos bonnes résolutions pour la nouvelle année et nos projets respectifs !

Linda Syddick NAPALJARRI

Voir cette oeuvre de Linda Syddick NAPALJARRI sur le site de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob.

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17 janvier 2017 2 17 /01 /janvier /2017 17:03

L'AAMU présente à partir du 22 janvier 2017 sa nouvelle exposition : Tracking Memories.

+ d'info sur le site du musée.

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8 décembre 2016 4 08 /12 /décembre /2016 11:05

La peinture aborigène contemporaine s'est faite connaître dans les années dix-neuf-cent soixante-dix grâce à des peintres aborigènes nés dans le désert central qui ont décidé de peindre sur des surfaces planes des représentations des légendes sacrées (ou "Jukurrpa") de leurs peuples . Dès le départ, ces artistes ont employé un style pointilliste.

Voici un extrait de notre livre "La peinture aborigène" sur le pointillisme ou "dot-painting" :

"La plupart des motifs sont tracés au moyen de lignes de pointillés (dots en anglais) sur un fond plus sombre, lui aussi constitué de pointillés qui laissent voir, par transparence, un à-plat opaque. On trouve l’origine du point aussi bien dans la peinture sur sable, la décoration corporelle, que sur les gravures rupestres poinçonnées. Le pointillisme moderne s’est généralisé dans toutes les communautés artistiques du désert. Peut-être parce que c’est un élément graphique adapté à la toile et à la peinture acrylique. Sans doute aussi parce que le point permet le scintillement, la recréation de la lumière. Pourtant, des peintres aborigènes d'autres régions l'emploient également (comme avec cette oeuvre).
Avec les points, les artistes tracent des lignes ou des contours. Les points ne se mélangent jamais, mais se suivent, serrés.
L’artiste alterne différentes couleurs pour renforcer sa ligne, sans les mélanger. Cette démarche technique et esthétique des maîtres du désert ne s’est jamais appuyée sur des bases théoriques, comme celles sur le contraste et la lumière, qui influencèrent les impressionnistes et les pointillistes, en France, au XIXe siècle. Mais sur le plan esthétique, on arrive au même résultat de vibration, de profondeur et d’énergie.
Le dot painting  a une double fonction : esthétique et rituelle. Le pointillisme permet de saturer l’espace total de la toile, remplissant les creux et les espaces vides, densifiant le décor en créant un fond neigeux, très serré. Ce traitement permet de récréer et d’incarner les paysages, la géologie et la végétation. Les fonds sont de couleurs variées, signifiant et incarnant un type de paysage (dunes, rochers) ou une végétation particulière. La couche sous-jacente, souvent noire, transparaît entre les motifs. Cela crée un effet de volume.
Certains artistes, comme Emily Kame Kngwarreye saturent la toile de vibrations de couleurs serrées et denses, évoquant formellement le pointillisme européen.
D’autres, telle Abie Loy, espacent et allègent les points pour créer un effet évanescent, comme la voie lactée.
Le pointillisme a une autre fonction. Au début du mouvement artistique, les artistes étaient des hommes de savoir, des grands initiés. Lorsqu’ils se rendirent compte que leurs récits sacrés seraient exposés à des non-initiés, certains utilisèrent cette technique pour cacher certaines parties du récit ou, au contraire, par transparence, les révéler de façon dynamique, magique, comme les métaphores chez les poètes symbolistes."

Visionnez notre diaporama sur le sujet

Voir des peintures pointillistes aborigènes sur le site de la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob, expert en art aborigène.

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3 novembre 2016 4 03 /11 /novembre /2016 10:40

Valérie Apiou a rencontré Stéphane Jacob - expert en art aborigène - sur son stand d'Art Elysées Art & Design afin de parler d'art et de peinture aborigène.

Voir la vidéo sur le site d'Arte

 

 

 

 

 

Voir la vidéo

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20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 11:44

Margaret Levi & Robert Kaplan ont constitué au fil des années l’une des plus grande collection privée d’art aborigène  aux Etats-Unis.


C’est en 1984 que Margaret Levi, originaire de Seattle, est invitée par la Research School of Social Sciences (Australian National University) en sa qualité de sociologue. C’est lors de ce premier voyage qu’invitée à un repas chez l’anthropologue Diane Bell (une des premières à avoir livré une étude approfondie sur les femmes aborigènes), elle découvre, accrochée au mur de son salon, une grande peinture acrylique de l'artiste aborigène Dick Leichleitner. Tombée en admiration devant cette œuvre, Margaret décide d’aller voir l’artiste à Alice Springs afin de lui commander une toile.

L'année suivante, Margaret retourne en Australie et, malheureusement, est victime d’un grave accident, renversée par une voiture. Sept ans plus tard, au bout d’un long procès, elle obtient finalement enfin des dommages et intérêts. Elle décide alors d’acheter immédiatement une peinture d’Emily Kngwarreye. Entre temps, Margaret épouse Bob et, ensemble, ils décident d’utiliser l'argent du dédommagement afin de constituer une collection de qualité muséale. Bien que l’art aborigène soit alors peu connu aux États-Unis et qu’aucun musée ne montre d’intérêt pour leur collection, Margaret et Bob continuent d’enrichir celle-ci, ne choisissant que des œuvres qui les fascinent, aidés en cela par des galeristes ou bien des directeurs de centres d’art qui repèrent pour eux les plus belles pièces.Cette collection commencée il y a plus de trente ans leur a permi d’accumuler de nombreuses pièces mais aussi des souvenirs inoubliables, comme celui de la regrettée Dorothy Napangardi. Cette artiste dont le travail les subjuguait était même venu passer « Thanksgiving » dans leur maison à Seattle, à l’occasion d’une exposition aux Etats-Unis. Bob se remémore d’ailleurs avec joie ce repas pendant lequel Dorothy leur avait fait part de ses talents de chasseuse de varan. En effet celle-ci arrivait à les stopper dans leur élan rien qu’en chantant.
 
Dès 1996, le Seattle Art Museum commence à exposer régulièrement des œuvres de leur collection pour créer par la suite une galerie permanente consacrée à l'art aborigène australien (la première grande galerie des Etats-Unis dédiée à cet art) grâce notamment aux généreux dons de Margaret et Bob.

La cote de l’art aborigène n’a cessé d’augmenter au fil des années, une œuvre de Clifford Possum Tjapaltjarri a d’ailleurs été vendue pour 2 millions de dollars en 2007 par la National Gallery of Australia. Dernièrement, une vente aux enchères à Londres a dépassé toutes les attentes de Sotheby’s (article ici).
 
Le dernier coup d’éclat en date de ces deux collectionneurs passionnés a été le don par leurs soins de huit toiles au Metropolitan Museum de New York.
 
L'entrée d'Abie Loy dans les collections du MET.

L'entrée de Kathleen Petyarre dans les collections du MET.

Visionner une interview filmée de Margaret Levi & Robert Kaplan

David Kaplan & Margaret Levi

 

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19 octobre 2016 3 19 /10 /octobre /2016 14:03
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6 octobre 2015 2 06 /10 /octobre /2015 10:45
Une sculpture aborigène au Musée de l'Homme, Paris

Nous sommes heureux d'avoir facilité l'entrée d'une sculpture Mimih dans les collections du Musée de l'Homme.

Les Mimih sont des êtres surnaturels vénérés par différents groupes familiaux aborigènes vivant dans les environs de Maningrida, en Terre d'Arnhem. Leur vénération fait l’objet de cérémonies religieuses depuis des temps immémoriaux.
Les Aborigènes pensent que ces esprits ont une organisation sociale semblable à la leur et que la société Mimih existait avant celle des humains. Les Mimih auraient montré aux hommes comment chasser et découper le gibier, comment danser, chanter et peindre.
Ces esprits sont si minces qu’une bourrasque leur serait fatale. On retrouve cette fragilité dans les meilleures sculptures, l'élégance est encore plus évidente lorsque la forme du tronc d'arbre sculpté donne un vrai déhanché à l’oeuvre.

Vous pourrez retrouver cette sculpture de l'artiste aborigène Hamish KARRKARRHBA à l'occasion de l'ouverture du Musée de l'Homme le 17 octobre 2015.

Pour accéder au site du Musée de l'Homme, cliquez ici.

Pour voir des sculptures Mimih, cliquez ici.

Logo Musée de l'Homme, Paris

Logo Musée de l'Homme, Paris

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22 septembre 2015 2 22 /09 /septembre /2015 10:26
Vernissage d'une exposition d'art aborigène le 23/09/2015, Paris 7

La galerie lionelle courbet et la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob vous invitent à venir au vernissage de l'exposition "Territoires" où sont mises en regard des oeuvres d'artistes aborigènes et celles de Tanguy Tolila.

Galerie lionelle courbet - www.galerielionellecourbet.com/artistes-aborigenes

13 rue Oudinot - 75007 Paris

+33 (0)1 56 58 11 63

Vernissage dès 18h30 le 23 septembre 2015

Exposition jusqu'au 31 octobre 2015
ACCÈS
Métro Vaneau & Saint-François-Xavier
Bus 92, 82, 70, 87 & 39

HORAIRES D’OUVERTURE
Du Mardi au Samedi à partir de 14h et sur rendez-vous.

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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 10:37
Acrylique sur contreplaqué des début de l'art aborigène contemporain
Acrylique sur contreplaqué des début de l'art aborigène contemporain

Une oeuvre nous entraîne aux sources de l'art aborigène contemporain

C’est dans la petite communauté de Papunya, au coeur du désert central australien, que l’art aborigène contemporain est né au début des années dix-neuf-cent-soixante-dix. Ce sont des hommes comme Old Walter Tjampitjinpa qui, par leur travail, ont rendu célèbres les codes graphiques minimalistes immédiatement reconnaissables des peuples aborigènes du désert.
En effet, en 1971, un nouvel instituteur nommé Geoffrey Bardon fut envoyé à Papunya. Ayant remarqué que les Aborigènes dessinaient des motifs sur le sable, il apprit des anciens que ces symboles étaient liés à des légendes et récits pluri-millénaires. Intrigué, il encouragea alors les aînés à transposer leurs légendes sur des supports pérennes. Après de longs pourparlers, ceux-ci acceptèrent de le faire, d’abord sur le mur de l’école de Papunya, puis peu à peu sur d’autres supports comme des planches de contre-plaqué, des panneaux de métal, des carreaux de céramique récupérés sur les chantiers de construction et enfin de la toile.

Plus que de l’art, il s’agit d’un véritable manifeste politique de la part d’hommes dont la culture avait été jusque là dénigrée. Leur style unique allié à un vocabulaire graphique jusqu’alors inconnu du grand public a donné naissance à une véritable révolution artistique qui a ouvert la voie à une reconnaissance de la culture et du peuple aborigène australien.

Cette oeuvre rare fait partie de ces premières peintures réalisées sur des plaques de contreplaqué dont certaines ont été exposées au musée du quai Branly dans le cadre de l’exposition «Aux sources de la peinture aborigène» en 2012-2013.

Ce panneau a pour sujet la légende associée aux trous d’eau sacrés de Kalipiny, dans le désert central. On retrouve dans celle-ci les règles stylistiques et les canons du mouvement artistique naissant : tout d’abord le choix de l’abstraction pour ne pas représenter trop précisément des éléments connus seuls des initiés, l’usage de pointillés, mais aussi de cercles concentriques symbolisant les sites de rassemblement où ont lieu les cérémonies religieuses ; enfin, la représentation dite «satellitaire» des lieux sacrés. En effet, le site est vu comme du ciel, les lignes ondulées symbolisant le cheminement souterrain de l’eau d’un point d’eau à un autre ; les signes en forme de flèche représentent quant à eux les traces de pattes laissées par des émeus sur le sable.

Tous ces éléments font de cette peinture de qualité muséale une oeuvre exceptionnelle.

Voir cette oeuvre sur le site de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, expert en art aborigène.

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Présentation

  • : Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
  • : Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène. Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) - Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art - Officier honoraire de l’Ordre d’Australie Retrouvez-nous sur www.artsdaustralie.com
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