Retrouvez ici les photographies du stand de la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob (stand A2) qui expose sa collection d'art aborigène au Grand-Palais.
GRAND PALAIS, PARIS, Stand A2
4 - 7 avril 2019
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Retrouvez ici les photographies du stand de la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob (stand A2) qui expose sa collection d'art aborigène au Grand-Palais.
4 - 7 avril 2019
Dorothy Napangardi était l'une des artistes majeures du mouvement de l'art aborigène contemporain, dont les oeuvres sont très prisées dans le monde entier autant par les collectionneurs que les conservateurs de musées.
L’artiste célèbre ici dans un style pointilliste un épisode du Temps mythique du Rêve durant lequel les Femmes Ancêtres Napanangka et Napangardi se rassemblèrent dans la région de Mina Mina. Sur un lac d’eau salée asséché elles ramassèrent des bâtons à fouir sortis de terre, puis partirent vers l’Est dans une procession mystique, chantant et dansant le long des différentes pistes de Rêves qui s’entrecroisent.
Ce sont ces pérégrinations que Dorothy évoque dans cette toile : les multiples points décrivent les marais salés asséchés environnants, mais sont aussi une mosaïque qui cartographie le mouvement des Femmes-Ancêtres.
Collections publiques où l'on peut voir les oeuvres de Dorothy Napangardi :
Art Gallery of South Australia, South Australia, Australie
Linden Museum, Stuttgart, Allemagne
Metropolitan Museum of Art, New York, USA
Musée des Confluences, Lyon, France
Museum and Art Galleries of the Northern Territory, Darwin
National 118th National Aboriginal and Torres Strait Islander Art Awards, Darwin
National Gallery of Australia, Canberra, ACT, Australie
National Gallery of Victoria, Victoria, Australie
Queensland Museum, QLD, Australie
South Australian Festival Centre Foundation, Adelaide, Australie
The Australia Council Collection, Sydney, Australie
The Erskine Collection, NSW, Australie
The Homesglen Institute of TAFE Collection, Victoria, Australie
The Kaplan-Levi Collection, Seattle, USA.
The Kelton Foundation, Santa Monica, LA, USA.
The Kerry Stokes Collection, Perth, WA, Australie
The Vroom Collection, Hollande
L'œuvre de Linda Syddick, originaire du grand désert central australien, occupe une part à part dans la production artistique aborigène.
Ici, elle représente le trou d’eau sacré de Walakurritje, en Australie Occidentale, près du lac Mac Donald, sur les terres de sa famille, les Pintupi. Ce lieu est vu de haut, comme le veut la tradition de la vision satellitaire propre aux artistes du désert australien. Linda a choisi d’ajouter à cette manière traditionnelle deux personnages vus de face qui représentent l’Ancêtre Kangourou, reconnaissable à gauche à sa queue traînante et l'Ancêtre Emeu, à droite, identifiable lui aux trois doigts qui terminent ses longues pattes. La légende dit que ces deux Ancêtres, appelés les « Gardiens », vivaient à Walakurritje, et que la pluie aurait été créée suite aux pleurs de l’Ancêtre Emeu. Le fonds de couleur ocre représente le désert mais aussi la peinture dont on revêt les corps des participants aux cérémonies traditionnelles pendant lesquelles la mythologie est enseignée aux jeunes générations.
Il faut enfin signaler que, élevée dans une mission protestante, Linda ne cesse de rapprocher les héros du Temps du Rêve australien des grandes figures du christianisme : ici, ces deux Ancêtres peuvent aussi être vus comme des hypostases divines à la tête auréolée de flammes.
Cette oeuvre a été exposée au Musée d’Art Contemporain les Abattoirs de Toulouse dans le cadre de l’exposition “Temps du Rêve / Dreamtime” en 2009.
Cette oeuvre est exposée jusqu'au 31 mars 2019 à la Maison des Arts d'Antony + d'info
Stéphane Jacob, expert en art aborigène, propose sur son site de nombreuses oeuvres aborigènes : voir ces oeuvres
Originaire de la communauté de Yuendumu dans le Désert Central, Elizabeth Katakarinja représente avec cette toile le Rêve (Jukurrpa) de la Chenille (Jajutuma) qui est associé à Wapurtali (Mt. Singleton), un lieu sacré situé à l’ouest de Yuendumu.
La légende dit qu’au Temps du Rêve - le temps de la Création pour les Aborigènes - un ancêtre chenille se battit violemment avec l’ancêtre Yarla (pomme de terre du bush). On n’en sait pas plus sur cette légende dont les détails ne sont connus que des initiés et permettent aux plus jeunes d’apprendre, entre autres, à reconnaître les espèces comestibles et savoir où les trouver.
Les lignes et différents niveaux formés par l’accumulation habile des multiples pointillés symbolisent les déambulations de l’ancêtre et de ses semblables à travers le désert. Ce style est d’ailleurs qualifié de pointilliste (ou dot-painting en anglais) et s'inspire des peintures sur sol traditionnellement réalisées à l'occasion de cérémonies rituelles.
La peintre aborigène australienne Theo Hudson Nangala présente avec ce tableau sa version du Rêve de Pikilyi, un site sacré où se trouvent un trou d’eau et un ruisseau, non loin de Yuendumu. La légende dit qu’un couple de Serpents Arc-en-ciel y vivait. Des femmes venaient enlever des poux attachés aux corps des deux êtres mythiques qui, en échange, leur donnaient le droit de prendre de l’eau dans le ruisseau. Les Aborigènes célèbrent encore de nos jours des cérémonies dans ce lieu où résident toujours les esprits de ces deux serpents.
L'artiste a utilisé un bâtonnet afin d’apposer des pointillés et également un pinceau pour peindre des lignes colorées. L'ensemble allie sûreté du trait et richesse des couleurs pour donner naissance à une oeuvre qui vibre.
Originaire de Yuendumu dans le désert central australien, Jill Watson est une artiste aborigène. Jill Watson célèbre ici le territoire sacré de Purrupurru, au nord de Yuendumu, où les femmes des deux clans viennent cueillir des oignons du bush (Janmarda), sortes de petits bulbes qui poussent aux abords des marais.
La légende dit qu’au Temps du Rêve des femmes-Ancêtres venues à Purrupurru pour cueillir des Janmarda aperçurent un vieil ancêtre de lignée Jungarrayi, Warungurla, en train de les observer, caché derrière un buisson. Voulant les séduire, il fit entrer son sexe très long (ngirnti) dans le sol et le fit ressortir près des femmes. Prises de panique, celles-ci se mirent à frapper son sexe avec leurs bâtons jusqu’à tuer Warungurla que l’on peut voir encore aujourd’hui à Purrupurru sous la forme d’un gros rocher.
Le cercle central symbolise le site sacré de Purrupurru, alors que les autres formes concentriques qui scandent cette peinture représentent les bulbes d’oignon vus du ciel qui semblent s’étendre à l’infini et donnent à la toile une grande énergie. Ainsi se caractérise au mieux l'art aborigène contemporain : ancré dans le monde mythique du Temps du Rêve, il doit en assurer la permanence par un imaginaire pictural sans cesse renouvelé dont la poésie profonde lui permet de rivaliser avec celui des grands artistes occidentaux.
Proche parente des femmes artistes qui ont fait la renommée de l’école d’Utopia - Ada Bird Petyarre, Gloria Petyarre, Kathleen Petyarre et Emily Kngwarreye – et membre comme elles du clan Anmatyerre, Abie Loy Kemarre est née en 1972 dans cette communauté située, au cœur du désert australien, à 275 kms au nord-est d’Alice Springs.
Elle a commencé à peindre en 1994 sur les conseils de sa grand-mère, la célèbre Kathleen Petyarre, qui l’a guidée dans ses premiers travaux, inspirés des « rêves » dont elle est la gardienne rituelle : principalement celui de la “ poule du bush ” (Bush Hen Dreaming) - en fait un volatile assez proche de la dinde et qui, comme beaucoup d’animaux en Australie, a une valeur totémique pour certains clans aborigènes - et celui de la “ Bush Leaf ” dont cette toile est la célébration.
Abie Loy a en effet rapidement acquis une manière propre qui rend son travail hors norme et explique la présence de ses oeuvres aussi dans des institutions publiques australiennes qu'à l'étranger :
•The Metropolitan Museum, New York
•Musée des Confluences de Lyon
•Bridgestone Museum of Art, Tokyo, Japon
•Seattle Art Museum, Seattle
•Fondation Colas, Paris, France
•The Art Gallery of South Australia, Australie
•The National Gallery of Victoria, Victoria, Australie, etc.
On notera également la présence d'une de ses oeuvres dans la collection très pointue de la Fondation Colas à Paris.
L'exposition au "6, Mandel" marque une occasion rare de voir près de 20 oeuvres de l'artiste exposées au côté des sculptures de Pierre Ribà. Si rien ne prédisposait ces deux artistes à exposer un jour ensemble, leurs œuvres se côtoieront pendant plus d’un mois au 6, Mandel. Elles ont cela en commun de puiser leur force dans les origines du monde, le magma en fusion que Ribà dompte, la vibration de la terre qu’Abie peint. La confrontation est envoûtante.
Voir les oeuvres d'Abie Loy Kemarre
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A l'occasion de l'exposition "Palpitations et Chuchotements", nous voulions vous faire revoir cette vidéo de la résidence des deux femmes-peintres aborigènes Kathleen Petyarre et Abie Loy Kemarre organisée en septembre 2010 dans le cadre de l'exposition "GRAND NORD GRAND SUD" à l'Abbaye de Daoulas, en collaboration avec le Musée des Confluences à Lyon.
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Voir les peintures aborigènes d'Abie Loy Kemarre
Retrouvez ici les photographies du stand 105 A de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob dédié à l'art aborigène contemporain à Art Elysées 2018.
A côté des communautés «historiques» du désert où la peinture aborigène contemporaine est née dans les années 1970 (Papunya, Utopia), il existe d’autres communautés de créations plus récentes qui témoignent du caractère dynamique de l’art aborigène en constante évolution et en permanente mutation. Dans cette «vie» foisonnante, les femmes aborigènes jouent depuis longtemps un grand rôle.
Il n’est donc pas étonnant que ce soient des femmes qui soient à l’origine de la communauté artistique d’Ampilatwatja fondée dans le désert central en 1999 et qui a très rapidement été reconnue sur la scène internationale de l’art contemporain grâce à d’importantes expositions à Paris, New York, Londres et Milan.
Les œuvres d’Ampilatwatja témoignent d’une grande maîtrise du « dot painting » dont les artistes tirent des effets de densité. Mais elles font appel à d’autres méthodes, comme celle qui consiste à utiliser une aiguille comme pinceau, technique héritée du batik sur soie qui fut leur premier moyen de représenter leurs « Rêves » ou légendes.
Comme dans les autres communautés aborigènes, leurs oeuvres sont dédiées à la célébration de leur territoire et des richesses mythiques et naturelles dont ils recèlent, notamment les graines - symboles de fertilité, thème central des deux oeuvres qui illustrent ce post.
Où trouver des oeuvres des peintres aborigènes d'Ampilatwatja ?