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21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 20:15

Retrouvez ici l'article du Monde qui explique comment un Aborigène d'Australie, Jeffrey Lee, a réussi à faire respecter ses droits face à Areva qui devait exploiter une mine d'uranium sur son territoire sacré - celui du Serpent Arc-en-Ciel - situé dans le Parc National de Kakadu, non loin de Darwin dans le Territoire du Nord.

 

A ce sujet, on peut citer un extrait du texte de Maia Ponsonnet tiré du livre "La peinture aborigène" qu'elle a co-écrit  : "Le territoire a une importance capitale pour tous les groupes australiens, car il est beaucoup plus que le support environnemental nécessaire à la survie : le territoire incarne l’identité de chaque groupe et même de chaque individu, à travers les événements mythiques dont il porte la trace. En effet, dans de nombreuses mythologies australiennes, le monde et tout ce qui le compose ont vu le jour à une époque mythique pendant laquelle les ancêtres des hommes d’aujourd’hui, qui vivaient alors sous forme animale, ont parcouru le continent, parfois sur des centaines et des centaines de kilomètres.
Au fil de leurs pérégrinations et de leurs aventures, ils ont constitué le paysage. Tel rocher représente un animal tué par le héros ancestral, tel trou d’eau a la forme courbe du jet du boomerang qui l’a fait émerger du sol. Cette ère d’une ancienneté inconcevable est ce que l’on appelle parfois le dreamtime ou dreaming (en français : Temps du rêve)." p.20, "La peinture aborigène" édité par les Nouvelles Editions Scala. Vous pourrez retrouver entre-autres dans ce livre la passionnante histoire de la réapropriation de leurs territoires sacrés par certains Aborigènes.

 

Retrouvez ici toutes les oeuvres de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob.

 

Kakadu.jpg
Parc National de Kakadu

 

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 11:33

Lisez ici le bel hommage rendu à Colin Laverty par le collectionneur Bertrand Estrangin sur son blog "Sur les pas d'une collection".

 

Un très beau livre, "Beyond Sacred", portant sur la collection exceptionnelle de Colin et Elizabeth Laverty a été publié en 2008, plus d'info ici.

beyond-sacred.jpg

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 11:27

Le magazine Géo a interviewé Pierre Grundmann en septembre 2012 à l'occasion de la sortie de "La peinture aborigène" aux Nouvelles Editions Scala. Cet ouvrage qui donne les clefs aux novices comme aux amateurs sur les origines et l'évolution de la peinture aborigène australienne jusqu'à nos jours a été co-écrit avec Stéphane Jacob, Maia Ponsonnet et Pierre Grundmann.

Retrouvez cet interview ici.

 

Pour plus d'informations sur le livre "La peinture aborigène" (articles, communqiué de presse, présentation des auteurs, etc.), c'est ici.

 

 

peinture-aborigene-australie

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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31 janvier 2013 4 31 /01 /janvier /2013 10:00

Retrouvez sur l'excellent blog de Bertrand Estrangin les minutes de la conférences de Stéphane Jacob - expert en art aborigène - qui s'est tenue à Bruxelles le 26 janvier 2013 et portait sur la place de l'art aborigène dans les musées européens.

Cliquez ici pour lire cet article.

 

 

stephane-jacob-expert-art-aborigene.jpg

L'expert en art aborigène Stéphane Jacob (à gauche) présente une toile de l'artiste aborigène Abie Loy Kemarre. A droite, sculpture Bagu.

 

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 11:58

Le 13 décembre 2012 a été organisée une table ronde, "Collectionner les Arts Premiers", par l'excellente association Détours des Mondes. Animée par Martine Pinard et Christian Couturier, cette table-ronde réunissait des collectionneurs qui nous ont fait partager leur passion.

Si elle réunissait beaucoup de collectionneurs d'art africain, deux collectionneurs d'art aborigène étaient présents : Jean-Jacque de Dardel (ambassadeur de Suisse en France) et Bertrand Estrangin qui est l'auteur d'un excellent blog dédié à l'art aborigène.

 

Vous pouvez visionner l'ensemble de la conférence qui est composée de 15 vidéos qui se succèdent, voici la première vidéo :

 

 

Pour voir les autres vidéo, allez sur la page youtube de Détours des Mondes en cliquant ici.

 

Enfin, voici ci-dessous les vidéos des interventions de Jean-Jacques de Dardel et Bertrand Estrangin, deux collectionneurs passionnés d'art aborigène. Comment choisir une oeuvre d'art aborigène ? La signification du temps du Rêve "re-présenté" a-t-elle une valeur qui préside au choix ? Accordez vous plus d'importance aux audaces esthétiques ? Jean-Jacques de Dardel et Bertrand Estrangin apportent leurs points de vue sur ce sujet..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 15:14

logo-parismatch.pngStéphane Jacob*, spécialiste de l’art aborigène et auteur avec Pierre Grundmann et Maïa Ponsonnet de « La peinture aborigène » (éd. Scala), explique le rôle primordial de l’art dans la civilisation aborigène.


Retrouvez l'intégralité de l'interview sur le site de Paris Match en cliquant ici.

 

 

 

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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21 janvier 2013 1 21 /01 /janvier /2013 12:18

    du mardi 22 au jeudi 24 janvier 2013
    14h30 -19h00 le 22
    9h30-18h00 les 23 et 24
    Musée du quai Branly, salle de cinéma
    langue : anglais

Les données ethnographiques sur les Aborigènes australiens mises en circulation à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle ont considérablement influencé les études anthropologiques sur les mythes, les rites, la parenté, l'art et l’économie des sociétés de chasseurs-cueilleurs. En dépit d'importants changements politiques survenus à partir des années 1960, à la suite des campagnes menées par les Aborigènes afin de faire reconnaître leurs droits, notamment fonciers, de leur visibilité croissante sur les scènes nationales et internationales, et de leur capacité à s'ajuster de façon créative aux ingérences qu'ils subissent de la part des gouvernements et d'autres instances extérieures, la majorité des travaux produits en Europe par les anthropologues non-australianistes se fondent encore sur une tradition intellectuelle héritée du passé.

En revanche, en Australie, le climat politique particulièrement chargé concernant les Aborigènes a conduit à des remises en question quant à la façon de pratiquer l'anthropologie. On exige des chercheurs, d'une part, qu'ils négocient la place et le rôle qu'ils ont à jouer en fonction de problématiques politiques, économiques et sociales contradictoires et changeant au fil du temps et, d'autre part, qu'ils se conforment aux standards éthiques édictés par leurs institutions qui, de leur côté, évaluent la recherche en termes de « bénéfices » attendus pour les populations étudiées.

Enfin, pour de nombreux anthropologues australiens travaillant avec les Aborigènes, dont les données sont susceptibles d'être utilisées par de grands groupes industriels ou requises par les tribunaux, la ligne de partage entre anthropologies impliquée et appliquée est problématique et soulève, en dernier ressort, la question de la responsabilité scientifique. De nombreux anthropologues européens ont contribué à ces débats en Australie et en dehors, en s'engageant dans de longues recherches de terrain avec différents groupes aborigènes.

Ce colloque qui réunira, pour la première fois en France, une trentaine de spécialistes australiens, européens et américains, explorera de manière approfondie les soubassements théoriques et empiriques de l’anthropologie aborigène contemporaine. L'articulation problématique entre activisme culturel aborigène et réflexivité anthropologique, héritage scientifique et recherche actuelle, traditions ethnologiques australiennes et recherche européenne, et l’influence des politiques de la recherche sur la production du savoir anthropologique seront examinées à travers cinq panels exprimant la diversité des travaux contemporains concernant l'Australie aborigène.

 

Pour plus d'informations sur ce colloque majeur où vous pourrez écouter les plus grands spécialistes internationaux, aller sur la page dédiée du site du musée du quai Branly (vous trouverez les informations en milieu de page)

 

 

 

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 11:01

Voici ci-dessous une nouvelle critique élogieuse sur notre livre consacré à la peinture aborigène qui nous fait très plaisir. Elle a été écrite par Sylvie Génot de la revue lexnews.fr, une formidable revue culturelle en ligne que nous vous invitons vivement à découvrir.

 

« La peinture aborigène » collection « sentiers de l’art » 127 pages – illustrations couleurs Format 16.5 X 20.5 cm, Nouvelles Editions SCALA, 2012.

 

         logolexnews.jpg


Une collection n’aurait pas mieux porté son titre de « sentiers de l’art » que les éditions Scala pour ce livre sur la peinture aborigène d’Australie dont il suffit de suivre le fil d’une ligne bleue pour partir à la découverte de cet art, de son historique, de ses représentations picturales traditionnelles et contemporaines à travers des chemins de traits, de lignes, de points, de couleurs et de mots qui racontent les origines de cet art (aujourd’hui mondialement reconnu comme unique dans le monde de l’art, des galeries, des collectionneurs et du marché « sonnant et trébuchant ») et son évolution jusqu’aux démarches artistiques et militantes des artistes contemporains.


Attention, pas de méprise avec Stéphane Jacob spécialiste en art aborigène, Pierre Grundmann journaliste, écrivain et Maïa Ponsonnet ethnologue et linguiste, les trois auteurs qui ont conçu ce livre comme un guide pour tous celles et ceux qui souhaitent découvrir ou réviser certaines données clés de l’art aborigène. Immédiatement identifiable, cet art ancestral franchit les frontières de ce continent si éloigné de l’Europe, qu’est l’Australie, à partir des années 1970 quand des hommes comme Karel Kupka (peintre d’origine tchèque, ethnologue et proche des surréalistes 1918-1993) influença le monde occidental vers une reconnaissance de cette forme unique artistique, partageant sa perception profonde des œuvres des « maîtres peintres » aborigènes. C’est avec l’apparition de matériaux nouveaux et imputrescibles (toiles, peintures acryliques…) que ces artistes du désert, sans aucune formation technique à la peinture occidentale, vont exprimer leur histoire, leurs mythes, leurs messages ancestraux profondément ancrés dans leurs pratiques culturelles millénaires. Les occidentaux , littéralement éblouis par l’inventivité, la créativité, la liberté, la virtuosité, la beauté des œuvres de cet art en mouvement, les font entrer dans les musées, les galeries et dans les grandes collections internationales, comme le plus grand mouvement d’art actuel. Mais une partie du mystère peint sur ces toiles reste protégé, inaccessible aux non-initiés. Même si certaines clés de lecture nous ont été données par les artistes eux-mêmes, comme les mouvements migratoires, la cartographie de lieux sacrés, les points d’eau, de chasse, les regroupements des différentes peuplades du bush, les patrimoines thématiques, les rituels, certaines symboliques, les rêves d’origine, le secret le plus profond reste heureusement bien gardé, car cet art si énigmatique au premier regard nous fait aller plus loin en nous même. C’est à partir des pages les moins réjouissantes de l’histoire des peuples aborigènes jusqu’à l’explosion de l’art contemporain que le trio des ces auteurs passionnés nous guident à travers les chefs-d’œuvre d’artistes du désert australien aux univers troublants et pourtant structurés, comme une parole chamanique qui nous mènerait vers un autre niveau de conscience…


Rien de plus facile que se laisser aller au fil des chapitres, de retourner quelques pages en arrière pour observer de nouveau les toiles, choisies par les auteurs eux-mêmes et qui illustrent des propos clairs, compréhensibles par tous. Il suffit de suivre cette ligne bleue pour partir un peu au-delà de nos frontières et explorer l’universalité de cet art.


Ce guide, plein de références, d’histoires, d’explications, d’anecdotes, d’hommes et de femmes exceptionnels, de rêves… se lit comme un roman et donne envie de plonger dans la peinture aborigène.


Tous les sites en France ou à l’étranger où l’on peut voir les œuvres de ces « maîtres peintres » sont en fin d’ouvrage, il suffit donc d’aller au plus près de chez soi !!!

 

Eivlys Toneg

http://www.lexnews.fr/leslivres.htm#BEAUXLIV

 

 

Pour plus d'information (communiqué de presse, bio des auteurs, etc.)  sur "La peinture aborigène", visitez notre page dédiée ici.

 


Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 11:00

papunya-sources-peinture-aborigene-quai-branly.jpg


Si vous n'avez pas encore vu ou souhaitez revoir "Aux sources de la peinture aborigène" au musée du quai Branly dépêchez vous car cette superbe exposition prendra fin le 20 janvier 2013.

 

"L’exposition présente pour la première fois en Europe un mouvement artistique majeur, né en 1971-72, dans la communauté de Papunya, au cœur du Désert central australien.

En transposant sur des panneaux de bois recyclés les motifs de peintures rituelles éphémères, les artistes Aborigènes de Papunya créèrent un art d’une étonnante invention formelle, saturé de sens. Ces œuvres changèrent la manière d’appréhender le territoire et de concevoir l’histoire de l’art australien.

Avec plus de 160 toiles et près de 100 objets et photographies d’époque, l’exposition présente les sources iconographiques et spirituelles du mouvement de Papunya et retrace son évolution depuis les premiers panneaux jusqu’aux grandes toiles du début des années 80."

Aller sur le site de l'exposition "Aux sources de la peinture aborigène"

 

 

Pour vous informer sur la peinture aborigène, lisez notre dernier ouvrage "La peinture aborigène" publié aux Nouvelles Editions Scala et écrit par Stéphane Jacob - Pierre Grundmann - Maïa Ponsonnet. + d'info

Commander le livre

 

 

 

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et du livre "La peinture aborigène". Il est signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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3 janvier 2013 4 03 /01 /janvier /2013 16:14

DN117.jpg

Dennis Nona, "Ulalai Dogai", linogravure, 150 x 67 cm, 2007

 

La plupart des insulaires du Détroit de Torres apprenaient à tailler le bois dès leur plus jeune âge. Ces compétences étaient traditionnellement employées pour décorer et façonner les attributs cérémoniels, les coques de canoë, les tambours, les armes, les objets utilitaires et les éléments de parure.
Cela explique en partie pourquoi l’art des insulaires du Détroit de Torres s’appuie en général sur la taille du bois, et pourquoi la gravure et la sculpture y sont plus représentées que la peinture.
Dennis Nona ne fait pas exception à la règle : il a lui aussi acquis, développé et affiné ce talent qu’il emploie désormais sur le linoleum et sur d’autres matériaux pour produire des gravures et des oeuvres en trois dimensions d’une beauté et d’une complexité admirables.
L’artiste ne produit qu’une esquisse rudimentaire sur le lino avant de le découper. Il commence à un bout du bloc puis avance en suivant l’idée qu’il se fait du résultat final, et le résultat est toujours une composition parfaitement harmonieuse et équilibrée.
Il travaille souvent la nuit, selon lui le meilleur moment pour invoquer l’esprit de ses ancêtres qui guident ses mains, lui révèlent formes et images et la manière de les agencer au sein de ces motifs complexes qui sont sa marque distinctive.
La linogravure est un art qui ne pardonne pas. En cas de glissement du burin ou d’erreur de composition, on ne peut pas revenir en arrière. Il est donc d’autant plus étonnant que l’artiste puisse composer et exécuter des oeuvres aussi détaillées, aussi grandes et complexes.
Dennis Nona est un pionnier de la technique de linogravure très détaillée qui est spécifique aux îles du Détroit de Torres. Il évoque, sous une forme visuelle très vivante, les antiques mythes et légendes de son île et, plus largement, du Détroit de Torres, mythologie qui se transmettait jusque-là par les récits oraux et par les danses.
Dennis Nona recourt à un mode de narration plus graphique. Au lieu de s’appuyer sur une seule image comme celle de l’art traditionnel des insulaires du Détroit de Torres, il en associe plusieurs, suivant la pratique des artistes aborigènes du continent australien. Il peut ainsi relater toute une histoire dans une seule oeuvre, avec tous ses personnages et toutes leurs aventures. Pour relier visuellement les récits les plus longs et les plus complexes de cette région, l’artiste travaille sur une échelle monumentale, comme par exemple dans sa linogravure Yawarr (6 mètres par 1m20).
Selon Roger Butler, conservateur des gravures australiennes à la National Gallery of Australia, l’oeuvre de Dennis Nona illustre la tendance qu’ont les artistes à explorer les aspects les plus physiques du processus de gravure au lieu de se contenter des processus numériques instantanés. « Dennis Nona prend un rouleau de linoleum, une gouge très aiguisée et il découpe ces petites lignes d’une finesse incroyable… Cela nous ramène vraiment aux procédés d’un artiste de la Renaissance allemande comme Dürer, une technique simple qui produit des images très complexes ».

 

Stéphane Jacob dirige la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob. Expert en Art Aborigène, Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.), co-auteur du catalogue des collections du musée des Confluences de Lyon et signataire de la charte d’éthique australienne Indigenous Art Code, il s’attache depuis 1996 à faire connaître l’art et les artistes contemporains d’Australie.

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Présentation

  • : Le blog de la galerie Arts d'Australie • Stéphane Jacob, Paris
  • : Stéphane Jacob, diplômé de l'Ecole du Louvre, spécialiste de l'art australien contemporain, expert C.N.E.S. en art aborigène, a créé en 1996 la galerie Arts d'Australie · Stephane Jacob en France à Paris dans le XVIIe arrondissement. Expert en art aborigène. Membre de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés en Objets d’Art et de Collection (C.N.E.S.) - Membre du Comité Professionnel des Galeries d'Art - Officier honoraire de l’Ordre d’Australie Retrouvez-nous sur www.artsdaustralie.com
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