Alick Tipoti avec son trophée Caring for Country and Culture Award au NAIDOC Award 2024. Credit: NITV
Insulaire du détroit de Torres et faisant partie de la communauté Badu Island, Alick Tipoti est guidé par les pratiques culturelles traditionnelles de son peuple. Il considère que sa responsabilité est de mettre en image histoires, généalogies, chants et autres aspects de sa culture afin que celle-ci reste accessible et que les générations futures puissent la découvrir, la comprendre et la pratiquer.
En effet, depuis plus de 20 ans, Alick promeut sa culture à travers l'art et la danse au niveau national et international. Alick a influencé la nouvelle génération de jeunes artistes émergents du détroit de Torres et a considérablement relancé l'art de la fabrication des masques.
Il estime que l’art est là pour entretenir la flamme culturelle et la science pour prendre soin du pays dans l'avenir du réchauffement planétaire et du changement climatique. En recevant le prix pour le pays Kaurna, Alick a exprimé ses remerciements en kriol, soulignant ainsi l'importance de la langue pour l'identité.
Pour l’ensemble de son oeuvre, le Musée maritime national australien a donc récompensé ce dimanche 7 juillet l'artiste Zenadth Kes (détroit de Torres) Alick Tipoti avec le prix NAIDOC Caring for Country and Culture.
Matt Poll, directeur des programmes indigènes du musée, a déclaré : "La pratique artistique d'Alick s'inscrit dans le prolongement de son important travail communautaire en tant que professeur de langue, défenseur de l'environnement et chorégraphe. Il est un modèle pour tous les artistes dans la manière dont il a assumé ses responsabilités en tant que gardien des connaissances ancestrales profondes de son île de Badu".
Alick parle la langue indigène, le Kala Lagaw Ya de la nation Maluilgal de Zenadh Kes. Il voit dans le langage l’ingrédient vital qui unit aujourd’hui toutes les cultures du monde. « Sans sa langue, on devient un étranger, on se perd dans la culture des autres. Un de mes mots préférés en anglais est analyse. Dans ma langue, on appelle ça Ses Tham, ou Thapul. Les chants et les danses sont des formes d’art qui émanent de ce noyau central qu’est le langage. Tout ce qu’on fait, traditionnellement ou culturellement, dérive d’un langage. Quand on connaît la langue, on connaît sa culture ».