Membre de la communauté artistique de Papunya mais vivant le plus souvent à Kiwirrkura, Yalti Napangati appartient au groupe des Pintupi qui furent chassés de leurs terres ancestrales lors de la colonisation et avaient été regroupés dans les centres de peuplement du désert central, c’est pourquoi ils vécurent longtemps dans la région de Papunya où la peinture aborigène contemporaine est née dans les années 1970.
Cette œuvre témoigne de l'attachement des peintres aborigènes à leurs territoires en se faisant évocation d’un site sacré créé, au Temps du Rêve, par des femmes-ancêtres qui parcouraient le désert. A chacune de leurs étapes, elles instauraient divers rites que les Aborigènes n’ont cessé depuis de célébrer.
Le site concerné est un trou d’eau, Marrapinti, qui se trouve à l’ouest de Kiwirrkura (Australie occidentale). C’est là qu’au Temps du Rêve ce groupe de femmes fit halte sur le chemin qui les menait vers Wilkankarra (Lac Mackay), afin de confectionner des os à nez. En effet, avant l’arrivée des colons, il était courant pour les hommes et les femmes d’en porter. De nos jours, seuls les anciens les portent à l’occasion de cérémonies.
Selon la tradition picturale du désert, Yalti Napangati donne à l’évocation de Marrapinti l’apparence d’une vision satellitaire qui propose une cartographie très abstraite mêlant différents niveaux de lecture. Tout d’abord, les motifs tracés à la manière d’une partition de musique ornée de croches noires, symbolisent les buissons chargés de fruits qui permirent aux femmes de s’alimenter pendant leur séjour sur le site. Les formes en “U” symbolisent les ancêtres en train de réaliser une cérémonie dans des lieux délimités par deux cercles qui représentent certainement deux moments de leur périple, dans deux sites différents.
Retrouver cette peinture aborigène sur le site de la galerie Arts d’Australie • Stéphane Jacob.
Où trouver des peintures pointillistes aborigènes ?
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