Originaire de Yuendumu dans le désert central australien, Jill Watson est une artiste aborigène. Jill Watson célèbre ici le territoire sacré de Purrupurru, au nord de Yuendumu, où les femmes des deux clans viennent cueillir des oignons du bush (Janmarda), sortes de petits bulbes qui poussent aux abords des marais.
La légende dit qu’au Temps du Rêve des femmes-Ancêtres venues à Purrupurru pour cueillir des Janmarda aperçurent un vieil ancêtre de lignée Jungarrayi, Warungurla, en train de les observer, caché derrière un buisson. Voulant les séduire, il fit entrer son sexe très long (ngirnti) dans le sol et le fit ressortir près des femmes. Prises de panique, celles-ci se mirent à frapper son sexe avec leurs bâtons jusqu’à tuer Warungurla que l’on peut voir encore aujourd’hui à Purrupurru sous la forme d’un gros rocher.
Le cercle central symbolise le site sacré de Purrupurru, alors que les autres formes concentriques qui scandent cette peinture représentent les bulbes d’oignon vus du ciel qui semblent s’étendre à l’infini et donnent à la toile une grande énergie. Ainsi se caractérise au mieux l'art aborigène contemporain : ancré dans le monde mythique du Temps du Rêve, il doit en assurer la permanence par un imaginaire pictural sans cesse renouvelé dont la poésie profonde lui permet de rivaliser avec celui des grands artistes occidentaux.
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